À travers une campagne immersive diffusée sur YouTube, la Macif et ses partenaires expérimentent un nouveau format de sensibilisation pour lutter contre l’addiction aux écrans chez les 16-30 ans. Ce projet illustre une évolution des actions de prévention portées par les assureurs, qui misent de plus en plus sur des formats engageants et expérientiels.
À l’occasion de la publication de la cinquième édition de son baromètre des addictions, la Macif a lancé, en partenariat avec l’agence Reech et la société de production Raise Up Films, une campagne intitulée « Reprenez le contrôle ». Loin d’un format traditionnel, cette action repose sur une mise en scène immersive mêlant psychologie sociale et simulation de comportements addictifs. Les jeunes participants, pensant contribuer à une simple vidéo avec le mentaliste Fabien Olicard, ont été exposés à une série d’épreuves recréant les mécanismes d’addiction numérique : isolement, biais de confirmation, sentiment de manque (FOMO pour Fear Of Missing Out), et perte de la notion du temps.
Ce dispositif repose sur un détournement des codes des réseaux sociaux pour en révéler les effets. Un choix stratégique assumé, au regard des données révélées par le baromètre addictions 2025 : 72 % des jeunes reconnaissent avoir utilisé leur smartphone dans des situations à risque, notamment en conduisant. Lire aussi notre article sur les actions d’éducation à la sécurité menées par les assureurs
Un impact viral soutenu par une stratégie de contenu
La campagne a rencontré un large écho, avec plus de 24 millions de vues enregistrées en quelques jours. Un score révélateur de l’impact potentiel des contenus viraux, notamment lorsqu’ils sont construits autour d’une expérience personnelle vécue et partagée. Ce succès repose aussi sur l’alignement entre le format, la cible et la mission de prévention portée par la Macif. Pour les professionnels de l’assurance, ce type d’opération démontre l’intérêt croissant des jeunes pour les messages non-institutionnels et l’efficacité des stratégies dites de « ludopédagogie ».
Le positionnement assumé de l’assureur mutualiste auprès de cette génération renforce également son rôle d’acteur engagé dans la société, capable de contribuer à la régulation des usages numériques tout en valorisant sa responsabilité sociale.
Des chiffres alarmants qui justifient l’action
La campagne s’appuie sur les résultats du baromètre addictions réalisé par la Macif. On y apprend que 39 % des jeunes passent plus de six heures par jour sur des écrans, et 70 % admettent y consacrer trop de temps. Malgré cette prise de conscience, seulement 20 % ont déjà tenté une déconnexion volontaire, signe d’un phénomène enraciné. Ces données confortent l’urgence d’interventions ciblées, non plus basées uniquement sur des messages d’alerte, mais sur des outils permettant une réflexion active sur les comportements. L’intégration de la santé mentale et de l’hygiène numérique dans les pratiques de prévention constitue désormais un axe stratégique majeur pour les mutuelles et les compagnies souhaitant anticiper les besoins des jeunes assurés.
Une évolution des pratiques préventives dans l’assurance
Ce type d’initiative illustre une transformation plus large du rôle des assureurs dans la société. Il ne s’agit plus seulement de protéger face à un risque, mais d’anticiper les comportements à risque par une pédagogie incarnée. La Macif montre ici qu’il est possible de conjuguer communication virale, exigence pédagogique et cohérence stratégique. L’intégration d’experts en création de contenu, comme Reech, ou de figures médiatiques telles que Fabien Olicard, constitue un levier d’engagement pour les nouvelles générations.
Cette approche pourrait inspirer d’autres acteurs de la protection sociale, souhaitant moderniser leur image tout en renforçant leur utilité sociale, en particulier dans un contexte où l’hyperconnexion influence aussi les pratiques de consommation et les comportements à risque assurantiels.

