L’assurance face à la transformation des métiers

L’évolution des compétences rebat les cartes des ressources humaines dans l’assurance. Les résultats du baromètre 2024 offrent aux professionnels un éclairage précieux sur les priorités à venir pour accompagner les transformations en cours. 

Le secteur de l’assurance connaît depuis plusieurs années des mutations profondes, sous l’effet conjugué de la transformation numérique, des évolutions réglementaires et des attentes croissantes des clients. Dans ce contexte mouvant, le baromètre 2024 de l’observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance apporte un éclairage stratégique sur les compétences attendues dans les années à venir.

L’enquête révèle une intensification des changements : 83 % des répondants jugent que les métiers évoluent fortement ou très fortement, contre 73 % en 2021. Ce sentiment est particulièrement marqué dans les services marketing, gestion de la relation client, conformité et gestion des sinistres. La digitalisation, l’automatisation des processus et l’intégration croissante de l’intelligence artificielle bouleversent l’organisation du travail, les outils utilisés et les profils recherchés.

Les répondants pointent également des enjeux managériaux majeurs. Face à l’accélération des transformations, les entreprises doivent adapter leur stratégie RH, maintenir la cohésion des équipes et favoriser l’agilité. Dans ce cadre, la montée en compétences apparaît comme une priorité structurante.

L’actualisation des compétences au cœur de la stratégie RH

Le baromètre de l’Observatoire des métiers de l’assurance met en lumière un enjeu central : l’évolution des compétences devient un impératif pour accompagner les transformations du secteur. Près de 70 % des entreprises interrogées estiment que leur stratégie de développement des compétences n’est que partiellement alignée avec les enjeux métiers à venir.

La formation professionnelle joue donc un rôle clé. L’enquête souligne que les actions les plus déployées concernent la montée en compétences sur les outils numériques, la compréhension des données et l’accompagnement du changement. En parallèle, de nouvelles compétences comportementales (soft skills) sont plébiscitées : adaptabilité, travail en mode projet, communication transverse, sens de la relation client.

Les métiers les plus concernés par cette dynamique sont ceux de la data, du pilotage de la performance, du digital et de la relation client. Pour répondre à ces besoins, certaines structures explorent des modèles d’apprentissage plus agiles, basés sur l’expérimentation, le tutorat ou les parcours individualisés. D’autres cherchent à nouer des partenariats avec des start-up ou à intégrer des compétences venues d’autres secteurs.

Attirer, fidéliser, transformer : les défis humains à relever

L’autre grande leçon de ce baromètre concerne les tensions sur le recrutement et la fidélisation. Les métiers de la tech, des données et du marketing figurent parmi les plus difficiles à pourvoir, en raison d’une pénurie de profils sur le marché. Ce constat pousse les assureurs à redoubler d’efforts pour valoriser leur marque employeur, offrir des parcours attractifs et miser sur la mobilité interne.

Dans un contexte de quête de sens et d’aspiration à un meilleur équilibre vie professionnelle / vie personnelle, la dimension sociale devient un levier d’attractivité. Certaines entreprises du secteur s’engagent sur des thématiques comme l’inclusion, la responsabilité sociétale ou la qualité de vie au travail. Ces engagements peuvent renforcer la fidélisation et la motivation des collaborateurs, tout en répondant aux nouvelles attentes des jeunes talents.

Enfin, l’adaptation managériale constitue un pilier indispensable. Les managers doivent non seulement incarner les transformations, mais aussi accompagner les équipes dans le développement de nouvelles compétences et la gestion de l’incertitude. C’est l’ensemble de la culture managériale qui se trouve aujourd’hui challengée.

L’assurance en transition : vers une gestion des compétences renouvelée

Loin d’être un simple ajustement conjoncturel, l’évolution des métiers de l’assurance appelle une transformation systémique des pratiques RH. L’alignement entre stratégie business, anticipation des évolutions métiers et politiques de développement des compétences devient un facteur clé de résilience.

Le baromètre 2024 révèle que les acteurs les plus avancés sont ceux qui intègrent une logique prospective, capable d’identifier les compétences critiques et d’en organiser la diffusion. Cela passe notamment par des diagnostics réguliers, des cartographies dynamiques des métiers et une gouvernance RH plus transversale.

Le défi est d’autant plus important que la vitesse du changement s’accélère. Dans un univers concurrentiel où l’innovation et la différenciation deviennent décisives, la maîtrise des compétences humaines et techniques est un levier stratégique à part entière pour les entreprises d’assurance.

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