Une récente étude La France Mutualiste, Bpifrance Le Lab et IFOP montre que l’indépendance financière est devenue prioritaire pour les femmes dans une société où les inégalités d’accès perdurent.
Soixante ans après la loi du 13 juillet 1965 autorisant les femmes à ouvrir un compte bancaire sans consentement marital, La France Mutualiste et Bpifrance Le Lab publient avec l’IFOP une étude sur l’indépendance financière des femmes.
Un Français sur deux voit désormais dans la possession de ressources propres la clé de l’équilibre personnel d’une femme, proportion doublée en moins de 40 ans. Les femmes sont 58 % à placer l’indépendance financière en tête, loin devant enfants et famille (27 %). Pour elles, il s’agit surtout de ne pas dépendre d’un conjoint ou de proches (48 %, +12 pts vs hommes), quand les hommes l’associent d’abord au fait de « gagner suffisamment pour vivre convenablement » (48 %, +10 pts vs femmes).
Les freins restent nombreux : emplois moins rémunérés (59 %), temps consacré au soin de la famille et carrières hachées (44 % chacun). Côté éducation financière, 72 % des Français disent avoir appris seuls à gérer leur argent, surtout par la pratique (69 %) et les lectures (38 %). L’aisance déclarée est élevée sur budget, crédit et épargne, mais chute sur l’investissement : 51 % jugent en connaître les principes (44 % des femmes, 57 % des hommes). Seuls 5 % estiment que banques et institutions financières répondent « tout à fait » à leurs attentes en matière d’accompagnement et de relation client.
Des écarts d’investissement se confirment. Les femmes sont moins présentes sur l’assurance-vie (31 %, -7 pts), le PEA (10 %, -9 pts) et les comptes-titres (8 %, -6 pts). Plus des trois quarts disent ne pas placer faute de revenus suffisants, contre six hommes sur dix, dans un contexte où l’écart de salaire à poste et temps de travail équivalents est encore estimé à 14 %. Elles privilégient les livrets réglementés (72 %) et évitent le risque : 16 % seulement optent pour des placements risqués à haut rendement, contre 26 % des hommes. Elles accordent davantage d’importance à la confiance (24 %, +5 pts), à la transparence (23 %, +4 pts) et à la sécurité (52 %, +5 pts) des produits, tandis que les hommes valorisent plus le rendement (51 %, +9 pts) et la fiscalité (25 %, +6 pts).
« La démocratisation du private equity est un pilier du plan stratégique de Bpifrance », rappelle Adeline Lemaire, directrice exécutive Fonds de fonds. « Que les femmes puissent bénéficier des rendements de cette classe d’actifs est important pour les équipes de Bpifrance. »
« Cette étude confirme que l’indépendance financière est désormais un moteur central de l’émancipation des femmes. Pourtant, l’accès aux produits d’épargne et d’investissement reste marqué par de fortes inégalités. En tant qu’acteur engagé, La France Mutualiste a un rôle clé à jouer : démocratiser les savoirs financiers, restaurer la confiance et surtout, proposer des solutions de plus en plus individualisées, qui répondent concrètement aux besoins spécifiques des femmes. L’inclusion financière ne peut plus être une option : c’est un impératif social et économique. » conclut Isabelle Le Bot, directrice générale de La France Mutualiste et membre du comex Malakoff Humanis en charge de la stratégie épargne.

