Encore masculine mais en voie de féminisation, la profession d’agent général affiche 49 ans de moyenne d’âge, avec des départs précoces en hausse. Un défi pour la profession ?
Alors que la France se couvre de plus en plus de « zones blanches », les agences d’assurance résistent à cette tendance et maintiennent leur maillage. C’est ce que démontre le l’Observatoire Agéa, dans son rapport sur les agents généraux d’assurance de 2025. Présents dans tous les territoires, les 12 500 agents répondent à une demande de proximité, de conseil humain et de points d’ancrage physiques. Le solde entre nominations et départs est même positif (927 contre 807 en moyenne annuelle sur cinq ans) : un mouvement qui, selon Pascal Chapelon, président d’Agéa, « s’amplifiera, porté par la structuration de nouveaux réseaux mis en place par d’autres acteurs du secteur. »
Les femmes, bien que toujours minoritaires (20 %), sont de plus en plus présentes dans la profession : elles représentaient 12 % des nominations en 2006, 23 % en 2014 et 33 % en 2024. Cette hausse est le résultat d’efforts ciblés des compagnies pour attirer des candidates : le secteur se féminise lentement mais sûrement. D’autant que parmi les 28 500 salariés que comptent l’ensemble des agences d’assurance, 80 % sont des femmes.
En outre, le renouvellement générationnel se précise : si l’âge moyen pour l’ensemble des agents en activité demeure élevé (49 ans), les nouveaux entrants ont en moyenne 39 ans. De quoi alimenter le renouvellement des réseaux. Toutefois ce rééquilibrage reste encore fragile, surtout lorsque l’on se penche sur l’âge moyen de sortie : 53 ans, avec une forte part de moins de 50 ans, liée à des réorientations ou difficultés, notamment en assurance de personnes. L’ancienneté moyenne dans la profession est de 11 ans et recule légèrement entre 2007 et 2024 : elle était de 13 ans en 2007 et de 12 ans en 2014.
A noter que les agents de personne sans portefeuille initial rencontrent plus de difficultés d’installation durable que leurs homologues IARD qui reprennent souvent un portefeuille existant.
Le paysage qui se profile est donc celui d’un réseau solide, en besoin de recomposition : féminisation, renouvellement générationnel et quelques disparités qui imposent d’adapter l’organisation et les modes de transmission pour préserver la proximité attendue par les clients.