Porté par la croissance des sciences de la vie, le marché latino-américain doit adapter ses couvertures d’assurance aux risques globaux émergents et aux normes environnementales de plus en plus strictes.
Le secteur des sciences de la vie en Amérique latine connaît une expansion soutenue, particulièrement dans les domaines pharmaceutiques et des essais cliniques. Avec un taux de croissance annuel moyen de 10 % depuis 2021 pour l’industrie pharmaceutique, cette dynamique repose sur une population vieillissante, une amélioration des infrastructures de santé et un afflux d’investissements publics et privés. Les laboratoires et promoteurs internationaux y voient un terrain fertile pour tester de nouveaux traitements, notamment grâce à la diversité des populations et à des conditions réglementaires de plus en plus harmonisées avec les standards internationaux, tels que les bonnes pratiques cliniques (BPC) ou les lignes directrices de l’International Council for Harmonisation (ICH).
Ce développement, s’il offre de solides perspectives économiques et sanitaires, soulève également des défis majeurs en matière de responsabilité civile. L’assurance devient ainsi un levier indispensable pour accompagner la montée en puissance des acteurs régionaux souhaitant se positionner sur les marchés internationaux. La gestion des risques liés aux effets indésirables, aux litiges ou à la conformité réglementaire ne peut plus être négligée. L’intervention de spécialistes de l’assurance des sciences de la vie est aujourd’hui essentielle pour proposer des garanties adaptées à ces enjeux complexes.
La conformité environnementale redéfinit la gestion des risques
Au-delà des risques liés aux produits de santé, le cadre réglementaire environnemental en Amérique latine se durcit progressivement. Ce phénomène affecte l’ensemble des secteurs d’activité exposés à des impacts écologiques significatifs, notamment les industries extractives ou le transport de matières dangereuses. La réglementation se structure autour du principe du « pollueur-payeur », largement intégré dans les législations locales. C’est notamment le cas au Brésil, où la préservation de la biodiversité est une priorité nationale.
Dans ce contexte, les entreprises sont contraintes de revoir leur stratégie de conformité et de prévention. Les assureurs doivent, en parallèle, adapter leurs modèles d’analyse de risques pour couvrir des sinistres liés à des pollutions accidentelles ou à des manquements réglementaires. En réponse, l’innovation dans les produits d’assurance se développe, avec l’apparition de garanties spécifiques couvrant les frais de dépollution, les atteintes aux tiers ou les dommages environnementaux sur site et hors site.
Une couverture environnementale devenue incontournable
Dans certains pays comme le Mexique, l’obligation de souscrire une assurance environnementale est déjà en vigueur pour des activités à haut risque, telles que le transport de substances dangereuses. Ces polices doivent notamment couvrir les frais de nettoyage, de remise en état et les éventuelles indemnisations pour dommages corporels ou matériels causés à des tiers.
Les entreprises doivent donc s’assurer que leurs contrats respectent les exigences locales, ce qui nécessite une collaboration étroite avec des assureurs maîtrisant les cadres juridiques nationaux. Le défaut de couverture peut entraîner des sanctions administratives lourdes, voire des contentieux coûteux. La demande pour des solutions de couverture souples, évolutives et alignées sur la législation internationale ne cesse ainsi de croître, en particulier dans les secteurs fortement exposés aux risques climatiques ou réglementaires.
Un enjeu stratégique pour les assureurs internationaux
Face à cette transformation, les professionnels de l’assurance doivent adapter leur offre et leurs processus à la réalité du terrain latino-américain. Cela implique une approche intégrée de la gestion des risques, une veille réglementaire rigoureuse, ainsi qu’un accompagnement technique des clients sur le long terme. Pour les entreprises, il devient stratégique de disposer de partenaires capables de conjuguer protection locale et projection internationale.
L’évolution des marchés d’Amérique latine illustre une tendance plus large : l’interconnexion croissante entre santé, environnement, innovation et patrimoine industriel, qui redéfinit les frontières de la couverture assurantielle.