Pare-brise : Leocare alerte face aux fraudes organisées

Depuis l’entrée en vigueur de la loi Hamon en 2014, les assurés peuvent choisir librement leur réparateur automobile. Une avancée en matière de droits des consommateurs, mais qui a aussi ouvert la voie à certaines dérives commerciales.

De nombreux réparateurs non agréés, attirant les automobilistes avec des cadeaux comme des consoles ou des trottinettes en échange du remplacement de leur pare-brise, profitent de cette souplesse réglementaire. La néo-assurance Leocare, positionnée sur le segment de l’assurance auto digitale, tire aujourd’hui la sonnette d’alarme.

Derrière ces opérations marketing alléchantes, se cachent des pratiques aux conséquences lourdes pour les assurés et pour le secteur. En avançant les frais et en récupérant la créance, certains réparateurs gonflent les factures transmises aux compagnies d’assurance, engendrant des surcoûts estimés à plus de 40 % par rapport aux tarifs du réseau agréé.

Une surfacturation répercutée sur l’ensemble des assurés

Leocare souligne un effet systémique de ces pratiques : les fraudes à répétition affectent directement la stabilité économique du système assurantiel. Le remplacement surfacturé d’un pare-brise peut atteindre 1 000 euros, contre 700 euros en moyenne dans un réseau agréé. Ces dérives ne se limitent pas à des cas isolés : selon l’Agence de lutte contre la fraude à l’assurance (Alfa), elles frôlent parfois le blanchiment d’argent, tant le schéma est structuré.

La conséquence pour les assurés est double. D’abord collective, puisque les compagnies répercutent les surcoûts par une hausse des primes d’assurance, estimée entre 6 et 10 %. Ensuite individuelle : en cas de suspicion de fraude, une expertise peut être exigée, entraînant retards, refus de remboursement, voire poursuites judiciaires en cas de fausses déclarations.

Vers une meilleure régulation des prestations pare-brise ?

Face à l’ampleur du phénomène, une proposition de loi a été déposée en 2023 pour encadrer la valeur des cadeaux offerts, les limitant à 5 % du montant de la prestation. Les assureurs demandent également plus de transparence dans les devis, en imposant que toute gratification y figure.

Pour les acteurs de l’assurance automobile, cette régulation est nécessaire afin de préserver la confiance entre assurés, réparateurs et assureurs, et de limiter l’érosion du modèle mutualisé. L’enjeu est aussi de responsabiliser les conducteurs face à des pratiques qui, bien que séduisantes, peuvent les exposer à des sanctions importantes.

Selon Christophe Dandois, cofondateur de Leocare, ces dérives ne relèvent pas simplement de la stratégie commerciale : « Offrir un cadeau de plusieurs centaines d’euros pour attirer un assuré n’est pas une stratégie commerciale, c’est une dérive qui met en péril le modèle assurantiel solidaire français. » En l’absence de régulation stricte, la vigilance des assurés demeure essentielle.

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