Les Français plébiscitent une épargne de protection

Face à l’incertitude économique, les Français réaffirment leur volonté de sécuriser leur avenir par une épargne autonome et de long terme, selon l’enquête 2025 menée par AG2R La Mondiale, Amphitéa et le Cercle de l’Épargne.

Dans un climat marqué par les tensions géopolitiques et une inflation persistante, les ménages français se tournent davantage vers une épargne sécurisante. L’édition 2025 de l’enquête menée conjointement par AG2R La Mondiale, Amphitéa et le Cercle de l’Épargne révèle un glissement clair des comportements : au-delà de la simple épargne de précaution, les Français privilégient désormais une épargne de protection, avec des objectifs de sécurisation à long terme, notamment pour la retraite.

Ce changement d’approche, déjà amorcé les années précédentes, se confirme dans les réponses des sondés. L’assurance-vie reste le placement préféré, citée par 76 % des épargnants, devant l’investissement immobilier locatif et le Livret A. Les jeunes générations manifestent quant à elles un intérêt croissant pour les cryptoactifs et les actions, en quête de rendement, mais la priorité reste la maîtrise de l’allocation de leur capital.

Une inquiétude forte pour le niveau de vie à la retraite

L’inquiétude liée au pouvoir d’achat à la retraite domine les préoccupations des Français, bien avant l’assurance maladie ou la dépendance. L’étude souligne que 72 % des non-retraités estiment que leur pension ne suffira pas à maintenir un niveau de vie satisfaisant. Ce chiffre grimpe à 79 % pour les personnes à revenus modestes. Pour y faire face, plus de la moitié des Français déclarent épargner en vue de la retraite, une tendance encore plus marquée chez les hauts revenus.

Ce besoin d’anticipation se traduit par un consensus : 62 % des sondés estiment qu’il faut commencer à épargner avant 35 ans. Chez les 18–34 ans, près de la moitié pensent même qu’il faudrait s’y atteler avant 30 ans. Ces données traduisent une prise de conscience générationnelle, doublée d’une volonté d’indépendance vis-à-vis du système de retraite par répartition.

Des choix de placements dictés par la liberté et la méfiance

L’enquête met également en lumière un rejet croissant des tentatives d’orientation de l’épargne par les pouvoirs publics. Plus de 70 % des épargnants s’y opposent, exprimant leur attachement à la liberté de choix et leur crainte d’une captation de l’épargne. Cette réticence est encore plus marquée chez les non-épargnants.

De manière plus générale, les Français manifestent une méfiance vis-à-vis du système de protection sociale actuel : 60 % estiment cotiser plus qu’ils ne recevront, et seuls 11 % pensent le contraire. En matière de réforme, ils privilégient massivement la lutte contre la fraude plutôt que l’augmentation des cotisations ou de la durée de travail.

Enfin, l’opposition à la suppression des espèces, partagée par 78 % des sondés, confirme l’importance accordée à la liberté financière individuelle, un thème récurrent dans les débats liés à la dématérialisation de l’économie.

Les produits d’épargne longue confortés par leur performance

En 2025, les placements de long terme recueillent une large satisfaction. Les détenteurs de Plan d’Épargne Retraite (PER), de fonds en euros ou d’unités de compte affichent des taux de satisfaction respectifs de 65 %, 58 % et 62 %. Cette performance est à mettre en lien avec les résultats récents des contrats d’assurance-vie, portés par un contexte favorable sur les marchés financiers.

Ces chiffres renforcent l’attrait des produits d’épargne longue, perçus comme un levier de stabilité et de valorisation du patrimoine. Pour les professionnels du secteur de l’assurance, ils confirment la nécessité d’accompagner les clients dans des stratégies patrimoniales cohérentes, sur des horizons étendus, en intégrant les enjeux liés au vieillissement, à la dépendance et à la préparation de la retraite.

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