Télétravail, la branche Assurance pérennise son cadre social

France Assureurs et quatre syndicats représentatifs renouvellent leur accord de branche pour un télétravail sécurisé, équilibré et adapté aux enjeux actuels de transformation du travail.

Dans un secteur où les innovations RH sont devenues un levier d’attractivité et de performance, l’assurance poursuit sa mue en matière d’organisation du travail. Le 4 juillet 2025, France Assureurs, organisation professionnelle représentant les entreprises du secteur, a annoncé avec les syndicats CFDT, CFE-CGC, CFTC et UNSA, le renouvellement pour une durée indéterminée de son accord de branche sur le télétravail. Cet accord, initialement signé en 2021 dans le contexte post-crise sanitaire, s’inscrit dans la continuité d’une volonté de concilier qualité de vie au travail, efficacité opérationnelle et prévention des risques psychosociaux.

Avec plus de 70 % des salariés du secteur de l’assurance bénéficiant aujourd’hui du télétravail, cette modalité s’est installée comme une composante structurelle des politiques RH. L’accord de branche, désormais pérennisé, concerne quelque 260 entreprises adhérentes à France Assureurs, soit environ 160 000 salariés. Il constitue une référence pour les négociations collectives à l’échelle des entreprises, tout en intégrant des principes de souplesse, de sécurisation juridique et de dialogue social, notamment en cas de circonstances exceptionnelles.

Un secteur pionnier en matière d’adaptation organisationnelle

Dès 2020, la branche assurance s’était positionnée en tête des secteurs à formaliser un accord de télétravail. Ce choix précurseur s’est traduit par une évolution rapide des pratiques managériales et des outils collaboratifs. En 2025, les données disponibles confirment la montée en puissance du télétravail dans la branche, avec une moyenne annuelle de 77,5 jours télétravaillés par salarié.

Le renouvellement de cet accord répond à la nécessité d’encadrer une pratique aujourd’hui généralisée, tout en tenant compte des risques associés. En matière de santé et sécurité au travail, les partenaires sociaux insistent sur l’importance de maintenir le lien social, de prévenir l’isolement et de garantir un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Des enjeux essentiels que partagent aussi les acteurs de la prévoyance, de l’assurance santé, et plus globalement les professionnels de la relation clients à distance.

Un cadre juridique renforcé au service de la flexibilité

L’accord prévoit plusieurs dispositions concrètes permettant un télétravail sécurisé et maîtrisé. Il introduit notamment une période d’adaptation de trois mois pour tout passage en télétravail, laissant la possibilité aux deux parties de se rétracter sous 15 jours de prévenance. Il impose également à l’employeur de motiver tout refus d’accorder le télétravail dans un délai de 30 jours. Sur le plan fiscal, l’accord autorise l’augmentation du forfait de télétravail exonéré de charges sociales, qui peut désormais atteindre 13 euros par mois pour un jour télétravaillé par semaine, contre 10 euros auparavant.

En proposant un cadre clair et évolutif, ce texte soutient les entreprises dans l’adaptation de leurs pratiques tout en servant de socle à la transformation numérique des organisations. Il reflète également les préoccupations des acteurs de l’innovation sociale et de l’organisation du travail, qui œuvrent pour une modernisation responsable des environnements professionnels.

Un agenda social évolutif pour accompagner la transformation

Au-delà de ses dispositions immédiates, l’accord prévoit un suivi régulier avec une inscription du télétravail à l’agenda social de la branche tous les trois ans. Cette approche proactive permet d’ajuster les mesures aux évolutions technologiques, aux attentes des collaborateurs, et aux dynamiques économiques. Pour les assureurs engagés dans l’innovation, cette stabilité réglementaire offre un cadre propice au déploiement de modèles hybrides et à la mise en place de nouveaux services liés à la data RH, au pilotage des risques organisationnels, ou encore à la gestion des objets connectés dans les espaces professionnels.

Florence Lustman, présidente de France Assureurs, souligne l’importance de cet accord dans le renforcement de l’attractivité du secteur : « Cette forme d’organisation participe à la performance économique et sociale de nos entreprises tout en améliorant la qualité de vie des salariés ».

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