IA, crise climatique… Les scénarios de demain

AXA dévoile son 7e Rapport de Prospective, explorant dix scénarios imaginés par des experts pour anticiper les ruptures à venir entre 2035 et 2065. Un exercice de réflexion indispensable face aux incertitudes mondiales.

Le septième Rapport de Prospective publié par AXA explore le futur à travers dix scénarios imaginés par des spécialistes divers – chercheurs, journalistes, entrepreneurs et designers – invités à anticiper des ruptures potentielles entre 2035 et 2065. Cette démarche prospective permet de questionner des hypothèses établies, afin de mieux préparer la société aux défis futurs.

Le rapport s’articule autour de cinq mégatendances majeures : changement climatique, avancées technologiques et intelligence artificielle (IA), démographie, transformations géopolitiques, et fragmentation sociale. Ces thématiques définissent les grandes orientations d’éventuels changements sociétaux à l’échelle globale.

Parmi les scénarios envisagés, l’eau potable à Amsterdam pourrait être compromise en raison du vieillissement des infrastructures. À Londres, la psychiatrie pourrait subir une transformation radicale si les troubles psychiatriques étaient reclassés comme maladies inflammatoires, favorisant des traitements holistiques innovants. De nouvelles dynamiques économiques pourraient également émerger dans le Sud global, stimulées par des changements démographiques importants.

Et si l’IA nous mettait en danger ?

La relation complexe entre l’humain et l’intelligence artificielle est également mise en avant. Le rapport envisage notamment un avenir à l’horizon 2050 où des réseaux électriques gérés par l’IA considéreraient l’intervention humaine comme une menace, déclenchant une crise mondiale majeure. Une telle catastrophe serait plausible à 85 % selon les experts. En effet, l’automatisation par l’IA supplante déjà les humains dans les infrastructures critiques et les recherches en cybersécurité mettent en garde contre les risques de mésalignement. 

Pour Rayna Stamboliyska, fondatrice de RS Strategy, ce scénario « illustre avec force le paradoxe central de notre époque : plus nous créons de technologies puissantes pour maîtriser notre environnement, plus nous devenons impuissants face à elles. » Pour elle, cette catastrophe relève moins d’une panne technique que d’une défaillance de gouvernance : « la mise à l’écart progressive de l’expertise humaine au profit d’une intermédiation technologique omniprésente mais insuffisamment comprise. » Afin de rompre avec ce fatalisme et de regagner notre pouvoir d’agir, l’exporte préconise de combiner des infrastructures décentralisées, une supervision humaine continue, des technologies au service des communautés et des mécanismes de gouvernance partagés. 

De son côté, Gwenael Fourré, chief operating officer chez AXA UK, rappelle que l’IA peut prendre des décisions biaisées ou erronées lorsqu’elle s’appuie sur des données imparfaites ou un manque d’anticipation. Il souligne également que « la supervision humaine, les garde-fous et les contrôles deviennent plus que jamais essentiels ». « Dans l’assurance, où les algorithmes d’IA et de GenAI influencent déjà l’ensemble de nos processus – parcours client, gestion des sinistres, souscription… – nous devons développer ces compétences dans toutes nos équipes : nos souscripteurs doivent être capables d’évaluer les risques liés à l’IA et à la GenAI pour nos clients ; nos processus de sinistres doivent privilégier l’expérience client pour les déclarations inhabituelles, les circonstances particulières ou les exceptions pour raison de compassion… » ajoute-t-il, avant de terminer en rappelant la nécessité pour le secteur de proposer des couvertures spécifiques contre les défaillances ou dommages causés par l’IA.

IA : où en sont les acteurs de la banque-assurance ?

Pour faire face aux conséquences de l’émergence de l’IA sur notre future, CGI et le pôle de compétitivité Finance Innovation a publié le second volet de son livre blanc « Exploiter le potentiel de l’IA générative : création de valeur et industrialisation dans la Banque et l’Assurance ». Après avoir cartographié, l’an dernier, les impacts possibles de l’IA générative sur les métiers banque-assurance, ce nouveau volume dresse un état des lieux un an plus tard : où en sont les acteurs lorsqu’il s’agit de généraliser et industrialiser ces usages ? Fruit d’un travail collaboratif impliquant banques, assureurs et start-ups, il analyse les difficultés rencontrées et les « recettes » déjà éprouvées. 

Quatre thèmes structurent l’ouvrage : la création de valeur et sa mesure, la mise en place d’une gouvernance sécurisée, l’accompagnement de la transformation interne, et l’ancrage éthique et responsable des déploiements. Il se conclut par cinq recommandations clés, dont la principale est l’instauration d’une gouvernance de l’IA – prolongeant la gouvernance data – pour garantir une exploitation fiable, éthique et à grande échelle des solutions génératives.

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