Cryptomonnaies : un nouvel outil patrimonial

Portées par l’innovation technologique et le cadre posé par MiCA, les cryptomonnaies trouvent peu à peu leur place dans la gestion de patrimoine. Entre diversification, contrôle des risques et rôle clé du Luxembourg, le marché se structure.

Portées par l’innovation technologique, les cryptomonnaies attirent un nombre croissant d’épargnants français. Pour Audrey Primault-Lemaire, ingénieure patrimoniale à la Banque Delubac & Cie, « investir dans les cryptos, c’est un moyen de dynamiser son portefeuille », à condition de bien en mesurer la forte volatilité et les risques. Cette classe d’actifs reste réservée à des investisseurs avertis, qui ont intérêt à se faire accompagner par un expert du secteur.

Le cadre posé par la réglementation européenne MiCA doit contribuer à mieux protéger les investisseurs et à structurer un univers en pleine évolution. Dans ce contexte, les banques dites crypto-friendly occupent un rôle clé dans la gestion de patrimoine. « La force de ces banques, c’est d’avoir la capacité de réaliser toutes les diligences qui vont permettre de whitelister les adresses des portefeuilles électroniques de cryptos, afin de s’assurer de leur provenance dans le cadre du dispositif de lutte anti-blanchiment existant dans les banques. » explique Audrey Primault-Lemaire.

Une fois les crypto-actifs acceptés, ils peuvent être réinvestis dans la finance traditionnelle. Selon les objectifs du client, le produit de cession pourra être orienté vers des comptes-titres, un PEA ou des solutions d’assurance-vie. Cette intégration progressive ouvre de nouvelles possibilités d’allocation dans la gestion de patrimoine.

Le Luxembourg joue un rôle particulier dans cette évolution. Son cadre d’assurance-vie, plus large qu’en France, est déjà familier des produits issus de la vente de cryptos. Le Commissariat aux Assurances y impose des exigences renforcées en matière de connaissance du client et de justification de l’origine des fonds. Ces contrôles rigoureux permettent, une fois l’analyse menée, d’accepter plus facilement les capitaux crypto.

En France, l’entrée en vigueur de MiCA et la montée en puissance d’acteurs spécialisés devraient progressivement faciliter, pour les assureurs, l’acceptation des fonds issus de la vente de cryptomonnaies dans les contrats. Entre innovation, réglementation et diversification patrimoniale, les cryptos s’installent ainsi, pas à pas, dans le paysage de la gestion privée.

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