En 2025, le secteur européen de l’assurance traverse une phase charnière. Après plusieurs années de forte croissance, les tarifs reculent alors que les sinistres climatiques et les incertitudes géopolitiques pèsent sur les équilibres.
En outre, si la solidité financière demeure, la concurrence s’intensifie, portée par les insurtechs et l’essor de l’intelligence artificielle.
Tendances et évolutions tarifaires
Globalement, le marché européen de l’assurance poursuit sa tendance baissière. Les primes, notamment, reculent de 4 % au deuxième trimestre, marquant ainsi une quatrième baisse consécutive. La cyber assurance, quant à elle, connaît un recul marqué, avec des tarifs en baisse de près de 15 %. Mais tous les segments ne suivent pas la même trajectoire : la responsabilité civile enregistre une légère hausse, et l’assurance automobile reste impactée par l’inflation des pièces détachées.
Dans ce paysage contrasté, l’assurance voyage s’impose comme un segment en expansion. Les voyageurs européens ont augmenté de 3 % leurs achats d’assurance voyage par rapport à l’an passé. Le retour massif du tourisme en Europe, redevenue première destination mondiale, génère une demande croissante pour des couvertures adaptées : séjours multidestinations, annulations de dernière minute ou encore voyages hybrides mêlant travail et loisirs… Les voyageurs privilégient une préparation plus complète de leurs déplacements. Des plateformes comme Bonjour Evasion, qui publie des guides pratiques sur les grandes destinations européennes, illustrent l’importance de l’anticipation dans l’organisation des séjours.
Régulation et gouvernance
La régulation du secteur de l’assurance en Europe s’intensifie, portée par l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA). L’accent est mis sur la surveillance des risques systémiques, la résilience face aux chocs climatiques et la stabilité financière des acteurs. Les régulateurs insistent sur la transparence des modèles internes et sur l’intégration de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les politiques d’investissement.
La gouvernance des assureurs est donc plus que jamais scrutée, notamment en matière de gestion des risques émergents liés aux nouvelles technologies et au climat. La dynamique de consolidation du secteur progresse encore lentement, mais elle est appelée à s’accélérer sous la pression réglementaire et concurrentielle. Les grands groupes doivent donc conjuguer conformité, solidité et innovation, tout en renforçant leur communication auprès des clients et des investisseurs.
Innovation et réchauffement climatique
Face à la montée des risques climatiques, les assureurs européens investissent massivement dans l’innovation. Les épisodes de sécheresses, d’inondations et de tempêtes se multiplient, entraînant une sinistralité en hausse. Pour anticiper ces évolutions, les compagnies déploient de nouveaux modèles intégrant des scénarios climatiques avancés et des outils d’intelligence artificielle capables de mieux prévoir la fréquence et l’intensité de toutes ces catastrophes naturelles.
En parallèle, l’essor des insurtechs accélère la transformation du secteur. Grâce au big data et à l’IA, elles permettent des produits plus personnalisés, une tarification dynamique et une gestion des sinistres plus rapide. Cette modernisation s’accompagne de nouvelles coopérations entre acteurs publics et privés, destinées à réduire le « protection gap » en matière de couverture climatique, et l’innovation devient ainsi un levier central pour concilier rentabilité et adaptabilité.

