Télétravail : la branche assurance renouvelle son accord

France Assureurs et quatre syndicats reconduisent un cadre juridique pour sécuriser et structurer durablement le télétravail dans le secteur, soulignant les enjeux de performance, de dialogue social et d’attractivité professionnelle.

Depuis la crise sanitaire de 2020, le secteur de l’assurance s’est imposé comme un terrain d’expérimentation structuré pour le télétravail. En décembre 2021, un accord de branche avait été conclu entre France Assureurs et quatre syndicats représentatifs (CFDT, CFE-CGC, CFTC et UNSA), afin de cadrer juridiquement cette modalité de travail. Arrivé à échéance, cet accord vient d’être renouvelé pour une durée indéterminée, actant une volonté partagée de pérenniser cette organisation dans les sociétés d’assurances.

Ce nouveau cadre s’applique aux 260 entreprises membres de France Assureurs et concerne environ 160 000 salariés. Il confirme l’engagement des partenaires sociaux à faire du télétravail un levier durable d’organisation, tout en veillant à l’encadrement des risques associés, tels que l’isolement, la porosité vie privée/vie professionnelle, ou encore la perte du lien social au travail.

Un accord fondé sur la sécurité juridique et la flexibilité

L’un des objectifs majeurs de ce nouvel accord est de sécuriser juridiquement la mise en œuvre du télétravail, à travers un socle de règles communes à la branche. Il prévoit notamment une période d’adaptation de trois mois au démarrage d’une organisation en télétravail, pendant laquelle employeur et salarié peuvent se rétracter avec un préavis de quinze jours. En cas de refus d’une demande, l’employeur devra désormais motiver sa réponse dans un délai de trente jours.

Autre évolution notable, les entreprises pourront relever le forfait télétravail exonéré de charges sociales jusqu’à 13 euros par mois pour un jour télétravaillé par semaine, contre 10 euros auparavant. Ce forfait permet une compensation simplifiée des frais professionnels liés au télétravail, sans justificatif obligatoire. Ces ajustements traduisent la volonté de la branche de conjuguer souplesse organisationnelle et amélioration des conditions de travail, tout en tenant compte des contraintes économiques.

Vers une régulation sociale triennale du télétravail

L’accord cadre signé le 4 juillet 2025 n’est pas figé. Il prévoit explicitement l’inscription du télétravail à l’agenda social de la branche tous les trois ans. Cette clause permet aux partenaires sociaux de réinterroger régulièrement les modalités d’organisation du travail à distance, en lien avec les évolutions technologiques, managériales et sociales.

En incitant les entreprises à formaliser leurs propres accords internes tout en s’appuyant sur ce référentiel de branche, le secteur de l’assurance confirme son ambition de structurer un dialogue social ouvert et adaptatif. Cette capacité à anticiper les mutations du travail renforce l’attractivité du secteur, notamment auprès des jeunes talents en quête de flexibilité et de qualité de vie.

Le télétravail au cœur des enjeux de performance

Avec environ 70 % des salariés de la branche qui ont aujourd’hui accès au télétravail, pour une moyenne de 77,5 jours par an, cette organisation du travail s’impose comme un levier de performance économique et sociale. Selon Florence Lustman, présidente de France Assureurs, le renouvellement de cet accord illustre un double objectif : améliorer la qualité de vie des salariés tout en soutenant la compétitivité des entreprises.

En offrant un cadre commun aux employeurs et aux représentants du personnel, l’accord vise aussi à favoriser l’évolution des pratiques managériales, la prévention des risques professionnels et le maintien du lien avec les instances représentatives du personnel. Autant de dimensions qui confirment que le télétravail, au-delà d’un simple outil de flexibilité, est désormais un élément structurant du patrimoine organisationnel du secteur.

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