Le nouveau baromètre Ipsos/Macif révèle une aggravation inquiétante des addictions chez les jeunes Français. Alcool, drogues, réseaux sociaux et comportements dangereux s’ancrent dans leur quotidien, affectant durablement leur santé mentale.
La 5ème édition du baromètre Ipsos/Macif sur les addictions chez les jeunes met en lumière une aggravation préoccupante des comportements addictifs. L’étude, menée auprès de 3 500 jeunes âgés de 16 à 30 ans, indique que 77 % d’entre eux déclarent avoir déjà souffert de troubles liés à leur consommation d’alcool ou de drogues. Ce chiffre marque une hausse de 8 points par rapport à 2021, atteignant même 83 % chez les consommateurs réguliers (+10 points par rapport à 2021).
Ces addictions entraînent diverses conséquences négatives telles que des accidents, un isolement social, des échecs scolaires ou professionnels, des difficultés financières et des pensées suicidaires. Le mal-être des jeunes ne cesse de progresser depuis cinq ans, s’enracinant dangereusement dans leur quotidien avec notamment une augmentation des émotions négatives (60 %), des échecs scolaires ou professionnels (40 %), et de l’isolement social (36 %).
L’étude pointe également l’impact néfaste des réseaux sociaux, qui contribuent fortement à cette spirale addictive. 36 % des jeunes y consacrent au moins quatre heures par jour, et une majorité d’entre eux éprouve des troubles comme la perte de notion du temps (81 %), des difficultés à s’endormir (76 %) ou encore l’isolement (66 %). Plus inquiétant encore, un jeune sur deux reconnaît souffrir de troubles comportementaux tels que la colère ou l’irritabilité après ces usages prolongés.
Les comportements à risque dans l’espace public deviennent quant à eux de plus en plus banals. Ainsi, 72 % des jeunes admettent utiliser leur smartphone (appels, réseaux sociaux, selfies) pendant leurs déplacements, quel que soit le mode de transport. Pire, 41 % d’entre eux prennent des selfies ou filment des vidéos en conduisant leurs deux-roues. Cette banalisation du risque routier s’accentue sous l’influence des substances : 86 % des jeunes consommateurs admettent avoir pris des risques sous leur effet, et un jeune sur cinq a déjà été impliqué dans un accident de la route lié à cette consommation.
Bien que conscients des dangers (78 % reconnaissent le risque pour eux-mêmes et 75 % pour autrui), ces comportements perdurent. Beaucoup se justifient par une illusion de maîtrise : 45 % pensent pouvoir gérer plusieurs tâches simultanément.
Face à cet enjeu de société, le baromètre Ipsos/Macif appelle à une prise de conscience collective et à une intensification des efforts de prévention afin d’aider cette génération lucide mais démunie à sortir de cette spirale destructrice.
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