Le baromètre 2025 de Solly Azar met en lumière un paradoxe entre attachement aux animaux et méconnaissance des offres d’assurance.
Alors que les départs en vacances entraînent chaque été une recrudescence des abandons d’animaux de compagnie – estimés à plus de 60 000 par an selon la mairie de Paris – les résultats du Baromètre 2025 de l’assurance santé chien-chat mené par Solly Azar et OpinionWay rappellent un fait préoccupant : le coût des soins vétérinaires demeure une barrière importante à la protection des animaux domestiques.
Actes chirurgicaux, traitements d’urgence, médication et soins réguliers représentent une charge financière significative. Pourtant, selon l’étude, plus de 70 % des Français n’ont pas souscrit d’assurance santé pour leur animal, malgré une inquiétude réelle concernant leur état de santé. Ce constat souligne un manque de sensibilisation au rôle de l’assurance santé animale dans la prévention des renoncements aux soins et, indirectement, dans la lutte contre l’abandon.
Un attachement sincère mais un déficit d’information sur les assurances disponibles
Les données du baromètre révèlent que les Français entretiennent une relation affective forte avec leurs animaux. Ils expriment majoritairement des craintes importantes liées à la santé de leur compagnon. Pourtant, l’écart entre cette inquiétude et le taux de souscription reste frappant.
Le principal frein à la souscription serait le coût présumé de l’assurance. Cependant, plus d’un propriétaire sur deux ignore le montant réel d’une assurance santé animale, et près d’un tiers ne connaît pas les types de soins pris en charge. Cette méconnaissance constitue un enjeu crucial pour les professionnels du secteur de l’assurance et de l’innovation en santé animale, qui doivent repenser les leviers d’information et de pédagogie auprès du grand public.
De fortes disparités selon les profils de propriétaires
Les résultats de l’enquête mettent également en évidence des différences générationnelles et genrées dans les comportements. Les hommes assurent davantage leurs animaux que les femmes (34 % contre 17 %). Les seniors, bien qu’ayant peu recours à l’assurance (8 sur 10 n’en ont pas), continuent de faire soigner leurs animaux sans tenir compte du coût : 9 sur 10 n’ont jamais renoncé à un soin vétérinaire pour des raisons économiques.
À l’inverse, les jeunes adultes (25–34 ans) sont les plus contraints à renoncer aux soins pour des motifs financiers : 31 % d’entre eux ont déjà été confrontés à ce type de décision. Ce public, potentiellement plus exposé à la précarité, représente un segment prioritaire pour les assureurs souhaitant développer des offres accessibles et modulables, intégrant les nouvelles attentes en matière de prévention, de bien-être animal et de santé connectée.
Un marché d’assurance à structurer autour de la pédagogie et de la confiance
Pour les professionnels de l’assurance et de la distribution, ce baromètre met en exergue un potentiel commercial important, encore sous-exploité. Le défi reste d’ordre pédagogique. Il s’agit de bâtir des parcours d’information transparents, de faciliter l’accès à la souscription par des canaux digitaux adaptés, et de mieux intégrer les assurances santé animale dans le conseil patrimonial et familial global.
Cette tendance s’inscrit également dans une vision plus large de la protection sociale élargie, qui englobe non seulement les individus mais leur environnement affectif, à commencer par les animaux de compagnie.

