Les PME et ETI françaises identifient mieux les risques, mais peinent à les intégrer dans leur stratégie opérationnelle.
Dans un contexte économique marqué par des tensions géopolitiques croissantes, des politiques protectionnistes renaissantes et une instabilité économique mondiale, les PME (petites et moyennes entreprises) et ETI (entreprises de taille intermédiaire) françaises redéfinissent leurs priorités. Selon la dernière étude menée par QBE en partenariat avec OpinionWay, la gestion des risques s’impose désormais comme un levier stratégique à part entière. Pour 64 % des dirigeants interrogés, il s’agit d’un poste d’investissement prioritaire, au même titre que l’innovation ou la croissance commerciale.
Cette prise de conscience, accélérée par les incertitudes internationales, touche notamment les secteurs les plus exposés comme l’agriculture, l’industrie et la construction. Néanmoins, ce positionnement reste encore trop souvent théorique : seule une entreprise sur deux dispose d’un Plan de Continuité d’Activité (PCA), un outil pourtant essentiel pour garantir la résilience face aux crises.
Des risques bien cernés, des dispositifs encore insuffisants
L’étude QBE–OpinionWay, menée auprès de 305 dirigeants d’entreprises privées françaises de 50 à 4 999 salariés, met en lumière un paradoxe : les risques sont désormais bien identifiés, mais les mesures concrètes pour y répondre restent incomplètes. L’inflation (42 %), l’instabilité économique (39 %) et les tensions sur les ressources humaines (32 %) figurent parmi les préoccupations majeures.
Les ETI, plus fortement internationalisées et souvent exposées à des chaînes logistiques complexes, identifient en moyenne 3,5 risques majeurs par entreprise, contre 2,8 en moyenne. Malgré cette lucidité accrue, seules 50 % des entreprises disposent d’un PCA, quand bien même 91 % d’entre elles ont engagé une démarche dans ce sens (plan en place ou en cours de conception).
L’absence d’un PCA expose les entreprises à des ruptures d’activité aux conséquences multiples : perte d’exploitation, atteinte à l’image de marque, désorganisation interne. Dans le secteur de l’assurance, ces lacunes peuvent également engendrer des coûts de sinistres plus élevés ou une complexité accrue dans la mise en œuvre de garanties opérationnelles.
L’ambition d’internationalisation reste forte malgré les incertitudes
Alors que les États-Unis annoncent un retour aux politiques protectionnistes et que les tensions commerciales entre grandes puissances persistent, les dirigeants français ne renoncent pas à leurs ambitions à l’export. 87 % des répondants considèrent toujours l’Europe comme la zone la plus stratégique pour leur développement. La Chine (74 %) et les États-Unis (73 %) suivent de près, malgré les risques économiques et diplomatiques.
Ces orientations illustrent une volonté des PME et ETI de diversifier leurs relais de croissance, en ne se limitant pas au marché européen. La Chine est davantage citée pour les activités d’importation, tandis que les États-Unis demeurent attractifs pour l’export. Certaines zones plus sensibles, comme la Russie ou la péninsule Arabique, continuent d’attirer des profils d’entreprises spécifiques, notamment parmi les ETI fortement tournées vers l’international.
Dans ce contexte, la mise en place d’outils de prévention structurés comme le PCA devient essentielle, tout comme l’intégration de solutions d’assurance sur-mesure pour accompagner cette stratégie d’ouverture.

