Lors de son 44ᵉ Congrès à Agen, la Mutualité française a lancé des États généraux de la santé et de la protection sociale, démarche participative destinée à bâtir, d’ici 2027, un programme de réforme durable face au déficit et aux inégalités croissantes.
Le 19 juin dernier, lors du 44ᵉ Congrès de la Mutualité française au Parc des expositions d’Agen, le président Éric Chenut a annoncé l’ouverture des États généraux de la santé et de la protection sociale, en présence de la ministre Catherine Vautrin. Ce processus participatif vise à replacer la solidarité et la citoyenneté au cœur du débat public à l’approche de l’élection présidentielle 2027.
« Aujourd’hui, la Sécurité sociale n’a plus les moyens de ses missions, avec un déficit de plus de 20 milliards d’euros », a alerté M. Chenut, dénonçant une gestion « purement comptable et court-termiste ». La Mutualité entend donc passer des constats aux actes en réformant en profondeur un système jugé à bout de souffle.
L’initiative repose sur trois piliers : une vaste consultation citoyenne au moyen d’un questionnaire national, la tenue d’États généraux, avec débats et réunions entre les partenaires afin de faire émerger des solutions, puis la publication d’un programme de réforme. La première phase doit démarrer à l’automne 2025 pour produire, avant le scrutin 2027, des propositions capables de soutenir un modèle de protection sociale universel, soutenable et juste.
Au-delà des mutualistes, syndicats, associations, professionnels de santé, institutions et citoyens sont invités à coconstruire des solutions, dans un contexte de défiance envers les pouvoirs publics. Les thèmes abordés iront de l’accès aux soins à la prévention, du vieillissement à la gouvernance du système, en intégrant les enjeux de prévoyance.
Selon la fédération, l’objectif est de « bâtir ensemble le futur de notre cohésion sociale », afin d’éviter repli individuel ou renoncement aux soins. En célébrant les 80 ans de la Sécurité sociale, la FNMF rappelle qu’une réforme démocratique et durable reste possible pour préserver un pacte solidaire mis à l’épreuve par les défis économiques, climatiques et sociaux.

