Dans son rapport « Perspectives des risques 2026 », International SOS décrit une convergence rapide des menaces géopolitiques, climatiques, cyber et humaines. En France, les organisations priorisent climat extrême, information fiable et santé mentale.
Le rapport « Perspectives des risques 2026 » d’International SOS décrit un monde où les menaces se croisent et s’intensifient plus vite que les cycles de planification. « L’enquête mondiale menée cette année auprès des responsables du risque délivre un message clair : ceux qui anticipent, s’adaptent et agissent rapidement sont ceux qui protègent leurs équipes, maintiennent leurs opérations et renforcent leur avantage concurrentiel. », écrit Arnaud Vaissié, Président d’International SOS.
Cette édition s’appuie sur des entretiens d’experts et sur une enquête réalisée en septembre 2025 auprès de 860 décideurs dans 94 pays. L’accélération est nette : 57 % jugent que de nouveaux risques apparaissent plus vite que leur organisation ne peut y répondre, et 74 % estiment que les délais pour décider se resserrent. Si 80 % pensent qu’une détection plus rapide apporterait un avantage, seuls 20 % se disent capables de vérifier l’information en temps réel.
Dans le même temps, les équipes doivent « faire plus avec moins ». Un spécialiste sur dix anticipe des réductions budgétaires et la majorité évoque des financements gelés. Les outils de technologie, de data et d’intelligence artificielle sont cités comme leviers, mais la confiance reste limitée : 6 % seulement considèrent l’IA efficace pour la gestion des risques, le rapport insistant sur l’encadrement humain.
La superposition des crises brouille les frontières entre sûreté, santé et enjeux sociaux au sein de la société : 49 % des répondants disent que l’interconnexion des risques a augmenté en un an. L’instabilité géopolitique figure en tête des facteurs cités (47 %), tandis que la désinformation et la surcharge informationnelle compliquent la communication de crise.
Le rapport souligne aussi le rôle du climat comme multiplicateur de risques, avec des événements extrêmes en hausse et des impacts sur les infrastructures, les chaînes d’approvisionnement et la santé. Sur la chaleur, il rappelle une hausse de 63 % des décès liés à la chaleur depuis les années 1990 et anticipe de nouvelles réglementations sur le travail en conditions de forte chaleur. Le Dr Philippe Guibert, Directeur Médical – International SOS Consulting, observe : « Les événements climatiques extrêmes deviennent un facteur déterminant dans la gestion opérationnelle en France avec un impact direct sur la santé et la sécurité des collaborateurs, notamment pour les secteurs industriels et les entreprises multi-sites ».
Les cybermenaces restent un sujet majeur : 2 593 attaques par rançongiciel ont été recensées dans le monde en 2024, soit +15 % par rapport à 2023, dans un contexte de télétravail et de mobilité accrue. Et si la protection des entreprises s’est renforcée à un rythme soutenu, les modes opératoires des acteurs malveillants se sont, eux aussi, complexifiés. « C’est un défi constant d’essayer d’être aussi bien préparé que possible face à un adversaire qui passe ses journées, toute la journée, à imaginer des moyens d’infiltrer votre système », explique Dave Komendat, Senior Security Adviser chez International SOS.
Au sujet du travail à distance, l’étude met aussi en avant le risque santé lié aux « déplacements non signalés » (hush trips). Un nombre croissant d’entreprises sont prises de court par des demandes d’assistance émanant de salariés confrontés à des situations sécuritaires ou sanitaires dans des lieux que l’organisation n’avait pas identifiés en amont. Seuls 22 % des répondants déclarent pouvoir surveiller les déplacements de leurs salariés et 17 % se disent équipés pour gérer un incident dans ce cadre, y compris lorsqu’un collaborateur se trouve à l’étranger. International SOS recommande d’intégrer ces situations aux procédures de crise, de clarifier la couverture d’assurance et de fixer des règles de prévoyance partagées.
Enfin, le rapport souligne une pression accrue sur la santé mentale, avec des demandes de soutien psychologique, une fatigue organisationnelle et une tension sur les métiers exposés. International SOS indique que la santé mentale est désormais considérée en France comme un risque stratégique pour la continuité d’activité, au même titre que les risques géopolitiques ou climatiques.

