Face à l’inattention croissante liée aux écrans, une étude menée par la Macif montre qu’une courte pratique quotidienne de la méditation améliore attention, réactivité et vision périphérique des conducteurs en simulateur de conduite.
La généralisation des écrans, de la téléphonie mobile et des réseaux sociaux met à l’épreuve l’attention des conducteurs. 70 % des jeunes déclarent avoir « perdu le contrôle » à cause des écrans au cours des douze derniers mois. En 2024, le défaut d’attention a été mis en cause dans 24 % des accidents corporels sur la route et 419 personnes ont perdu la vie en France.
Acteur de l’assurance automobile et de la prévention, la Macif explore un nouveau levier de sécurité routière avec la méditation de pleine conscience. En partenariat avec l’institut Resolvadis et le Dr Jean Gérard Bloch, elle a conçu une étude scientifique inédite, basée sur un simulateur de conduite, présentée comme une première mondiale par son envergure et sa méthodologie.
L’expérimentation a mobilisé 188 conducteurs volontaires de 20 à 35 ans, tous novices en méditation, répartis en trois groupes. Deux groupes ont pratiqué la méditation pendant six semaines, soit avec un instructeur via le programme MBSI, à raison de 20 minutes quotidiennes, soit en autonomie grâce à l’application Petit Bambou, environ quatre fois par semaine pendant onze minutes, tandis qu’un groupe témoin ne pratiquait pas. Tous ont passé des tests standardisés de réactivité et de vision périphérique, ainsi que des questionnaires homologués, en début et en fin d’étude.
Les résultats montrent une amélioration significative de la constance de la concentration, de la compréhension de l’information, de la vision périphérique et de la vitesse de réaction chez les conducteurs méditants, alors qu’aucune progression n’est observée dans le groupe témoin. Après six semaines, un conducteur gagne en moyenne un dixième de seconde lors d’un freinage d’urgence, soit 3 mètres à 110 km/h. Même une pratique courte, de l’ordre de dix minutes par jour, produit des effets mesurables, laissant entrevoir un effet dose : plus on médite, plus l’attention progresse.
« Nos travaux montrent que cette pratique peut améliorer l’attention et la vigilance au volant. Les résultats obtenus ouvrent la voie à une publication scientifique et marquent une avancée majeure dans l’exploration de nouvelles pistes pour la sécurité routière. » Caroline Riveau, Directrice d’études Resolvadis.
En réduisant la fatigue attentionnelle, la méditation favorise aussi un meilleur partage de la route. Les conducteurs deviennent plus attentifs aux signaux de leur environnement et anticipent davantage les comportements des autres usagers, ce qui se traduit par une conduite plus apaisée, notamment en ville, où cohabitent automobilistes, deux-roues, cyclistes, trottinettes et piétons.
Pour la Macif, cette démarche s’inscrit dans une stratégie d’innovation en prévention des risques. « Cette étude illustre notre volonté d’innover pour prévenir les risques routiers. Ces exercices simples et rapides de méditation ouvrent des perspectives inédites pour renforcer l’attention et la sécurité des conducteurs. Agir en faveur de la sécurité routière, c’est aussi agir pour une société plus sûre et responsable. » conclut Marie-Pierre Janvrin, Responsable de la Prévention Macif.