Technologies de sécurité : le regard des Français

Le Continuum Lab publie un ouvrage inédit consacré à la perception des technologies de sécurité par les Français, entre adhésion et vigilance. 

Le nouvel ouvrage du Continuum Lab, think tank créé par Intériale et plusieurs partenaires du secteur public, s’intéresse à la manière dont les citoyens perçoivent les technologies de sécurité, de la vidéoprotection à l’intelligence artificielle. Ce travail s’appuie sur une enquête menée avec OpinionWay et le CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po), couvrant plus de 3 400 répondants.

Cette approche multidimensionnelle constitue un apport précieux pour les professionnels de l’assurance, confrontés à des enjeux d’innovation, de gestion des risques et de compréhension des attentes sociales autour de la sécurité. L’étude souligne combien la confiance dans les acteurs publics conditionne l’acceptabilité des innovations, un sujet structurant pour les opérateurs de la protection sociale et les assureurs.

Une adhésion forte mais encadrée par la demande de garanties

Les résultats montrent une adhésion nette à la vidéoprotection, approuvée par 87 % des Français, et à l’usage de l’intelligence artificielle, jugée utile par 65 %. La population estime également que l’analyse des contenus publiés sur les réseaux sociaux constitue un outil stratégique pour prévenir les menaces, un élément clé dans l’évaluation du risque numérique.

Mais cette adhésion s’accompagne d’exigences fortes. Un tiers des répondants considère les usages de l’IA comme une menace potentielle pour les libertés individuelles. Près de 59 % se disent insuffisamment informés sur le fonctionnement réel de ces technologies. Cette tension entre nécessité opérationnelle et attentes éthiques influence directement les stratégies de prévention, de communication et de gestion des risques des acteurs de l’Assurance et du Patrimoine public.

Un consensus clair en faveur des acteurs publics de la sécurité

L’étude montre que la confiance repose presque exclusivement sur les institutions publiques : 94 % des Français font confiance aux sapeurs-pompiers, 91 % aux forces de sécurité intérieure, et 90 % aux douanes. À l’inverse, seules 45 % des personnes interrogées jugent légitime l’usage des données de sécurité par les grandes entreprises du numérique.

Ce résultat éclaire un enjeu crucial pour le secteur de l’assurance : la confiance citoyenne se construit prioritairement sur la transparence, la souveraineté des données et la garantie d’un usage proportionné des technologies. Pour les assureurs, la compréhension de ce rapport de confiance permet d’ajuster les pratiques de prévention, de gestion des sinistres et d’Innovation technologique.

Vers un cadre d’expérimentation et une gouvernance renouvelée

L’ouvrage ne se limite pas au diagnostic : il propose des pistes concrètes pour accompagner l’innovation dans un cadre responsable. Le Continuum Lab recommande d’élargir le « droit à l’expérimentation » pour tester les technologies dans des environnements contrôlés et évalués.

Le think tank appelle également à la création d’un fonds national de soutien afin de réduire les inégalités entre communes dans l’accès à des équipements modernes. Une meilleure coordination public-privé, au travers d’un pilotage partagé et d’un comité national d’évaluation, permettrait d’assurer la cohérence des dispositifs et leur conformité éthique.

Ces propositions intéressent directement le monde assurantiel, notamment dans les domaines de la prévention, de la couverture des risques émergents et du soutien aux collectivités locales.

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