face à un risque climatique croissant, notamment avec l’intensification des épisodes méditerranéens et des pluies torrentielles.
Selon la 5e édition du baromètre Assurance Prévention, menée par Toluna Harris Interactive pour France Assureurs, 48 % des Français déclarent avoir déjà été confrontés à une inondation, que ce soit personnellement, via un proche ou dans leur zone d’habitation. Le chiffre illustre une exposition accrue au risque, dans un contexte où les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient en France métropolitaine, du Sud-Est à la Bretagne.
Pourtant, seuls 37 % des sondés placent l’inondation parmi les risques qui les inquiètent le plus, un recul notable par rapport à 2024 (45 %). En parallèle, 71 % constatent une hausse du nombre d’épisodes d’inondation au cours des douze derniers mois, preuve d’une conscience accrue, mais pas toujours suivie d’actions concrètes.
Comme le rappelle Alain-Marc Chesnier, président de la commission Accidents de la vie courante d’Assurance Prévention, « le changement climatique bouleverse les certitudes : des pluies diluviennes touchent désormais des villes qui se pensaient à l’abri. Nous sommes tous concernés et devons nous préparer, individuellement et collectivement. »
Les bons réflexes progressent, mais les lacunes demeurent
Les résultats du baromètre montrent une amélioration globale de la préparation des Français face aux inondations. 56 % des personnes interrogées indiquent savoir comment réagir en cas de montée des eaux, contre 52 % en 2024. Parmi celles déjà touchées, 83 % affirment avoir adopté les bons réflexes lors de l’événement (+2 points).
Parmi les comportements positifs cités : 78 % ont évité de prendre la voiture, 76 % ont fui les zones inondées et 64 % se sont tenus prêts à évacuer. Ces progrès témoignent d’une meilleure compréhension des consignes de sécurité et des messages diffusés par les autorités et les assureurs.
Cependant, les mauvais réflexes restent nombreux. Près de la moitié (47 %) n’ont pas coupé l’électricité et 55 % n’ont pas fermé le gaz, tandis que 45 % ont tenté de rejoindre leur foyer pour rassembler leurs proches — un geste risqué. Par ailleurs, seuls 42 % ont signalé leur présence sur les réseaux sociaux, un outil pourtant essentiel pour localiser les sinistrés.
Chez ceux qui n’ont jamais vécu d’inondation, la vigilance est plus théorique : 95 % affirment qu’ils éviteraient les zones à risque et suivraient les alertes météo, mais 62 % iraient chercher leurs enfants à l’école en cas d’alerte, un comportement dangereux que les campagnes de sensibilisation peinent encore à corriger.
Prévention et sensibilisation : des efforts renforcés sur le terrain
À l’occasion de la Journée nationale de la résilience, organisée le 13 octobre, Assurance Prévention déploie une campagne nationale dans la presse et sur les réseaux sociaux. Objectif : rappeler les bons réflexes à adopter avant, pendant et après une inondation, notamment la création d’une zone refuge en hauteur et la préparation d’un kit d’urgence contenant eau, nourriture, papiers d’identité, trousse de secours et lampe de poche.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité des actions menées par l’association pour promouvoir la culture du risque en France, en lien avec les acteurs de l’assurance, les collectivités et les pouvoirs publics. Le plan individuel de mise en sûreté (PIMS), document encore méconnu, est mis en avant comme un outil clé pour aider les familles à anticiper les situations d’urgence et à consigner les numéros et procédures essentielles.
Un enjeu d’assurance et de résilience territoriale
Pour le secteur de l’assurance, cette étude met en lumière un double défi : renforcer la prévention individuelle tout en consolidant la résilience collective face à la multiplication des sinistres climatiques. En 2024, les inondations ont représenté plusieurs milliards d’euros de sinistres assurés, pesant lourdement sur le régime Cat Nat (catastrophes naturelles) et les équilibres techniques des assureurs.
La sensibilisation reste donc un pilier stratégique pour limiter l’impact humain et économique des catastrophes. Comme le rappelle France Assureurs, chaque geste de préparation, couper l’électricité, éviter les déplacements, sécuriser les biens, contribue à réduire les pertes et à accélérer la prise en charge par les assureurs.
Dans un contexte de changement climatique de plus en plus visible, la prévention du risque d’inondation devient un enjeu de patrimoine collectif, d’innovation assurantielle et de responsabilité citoyenne.

