Face à l’accélération des aléas climatiques et à la pression croissante sur les rendements, la transition agroécologique apparaît comme une voie incontournable pour l’avenir agricole. Pourtant, cette évolution reste freinée par l’incertitude économique et technique.
Selon AXA Climate, les impacts varient fortement selon les contextes : les rendements du maïs pourraient reculer de 30 % d’ici 2050 dans certaines zones, et ceux de la vigne de 45 %. À l’inverse, des pratiques adaptées comme la réduction du travail du sol ou l’implantation de couverts végétaux pourraient améliorer les rendements du blé de 15 à 20 % dans le nord-est de la France.
Des solutions assurantielles pour lever les freins
Le livre blanc publié en septembre 2025 présente plusieurs expérimentations concrètes. À Cognac, un dispositif d’assurance innovant, développé avec Rémy Cointreau, couvre les viticulteurs engagés dans le biocontrôle grâce à un outil de suivi en temps réel des risques fongiques. En Pays de la Loire, une garantie a été conçue pour compenser le surcoût lié à l’implantation de couverts végétaux complexes, permettant aux exploitants d’adopter ces pratiques sans crainte de pertes financières immédiates.
L’assurance comme levier de transition
AXA Climate défend le concept d’« assurance de la transition », qui garantit qu’un changement de pratiques ne pénalisera pas l’exploitant par rapport à une référence contrefactuelle. Si les marges constatées sont inférieures à celles qui auraient été observées sans changement, l’indemnisation est déclenchée. Ce modèle vise à sécuriser les agriculteurs sur le court terme, afin de leur permettre de s’engager dans des pratiques bénéfiques sur le long terme pour le patrimoine agricole et la souveraineté alimentaire.
Un appel à la co-construction des solutions
Pour réussir, cette transition doit reposer sur une répartition équitable des efforts et une coopération étroite entre assureurs, exploitants, coopératives et pouvoirs publics. AXA Climate souligne que la viabilité économique repose autant sur l’analyse des charges et des investissements que sur l’évolution des rendements. L’enjeu est d’allier performance économique, vitalité des territoires et résilience climatique dans un modèle durable.