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Santé, fraudes et héros : l’assurance s’invite au cinéma

Fraudes à l’assurance, bureaucratie absurde, dilemmes moraux… Derrière ses apparences austères, l’univers de l’assurance est loin d’être un mauvais scénario. Il s’invite régulièrement sur grand écran, parfois discrètement, parfois en plein cœur de l’intrigue.

Et si ce secteur, souvent jugé technique ou froid, était en réalité un formidable révélateur de notre rapport au monde, au risque, et à la sécurité ? Tour d’horizon de quelques films qui ont su en faire un ressort narratif… 

Crimes assurés et primes douteuses 

C’est sans doute l’angle le plus classique – et le plus sombre. Dès 1944, Billy Wilder pose les bases avec Assurance sur la mort (Double Indemnity), chef-d’œuvre du film noir inspiré d’un fait divers réel. On y suit un agent d’assurance embarqué malgré lui dans un plan criminel orchestré par une femme pour toucher une double indemnité. Manipulation, cynisme, et clause d’assurance : tout y est. Le film, coécrit avec Raymond Chandler, reste une référence absolue pour les amateurs de thrillers.

Depuis, l’assurance est devenue un terrain de jeu fertile pour les scénaristes. Dans The Good Liar (2019), Ian McKellen incarne un escroc rompu aux manipulations financières, dont certaines reposent justement sur des montages liés à l’assurance-vie. Dans The Informant! (2009), Steven Soderbergh s’amuse à démonter les logiques absurdes de certaines fraudes industrielles, où l’assurance n’est qu’un levier parmi d’autres pour gonfler les profits.

L’assureur, ce héros du quotidien

Plus léger, mais tout aussi révélateur : le traitement satirique du monde assurantiel. Dans Les Indestructibles (2004), Bob Parr, alias Mr. Indestructible, a rangé sa cape pour travailler dans une compagnie d’assurance. Et derrière son bureau, il tente tant bien que mal d’aider les clients à faire valoir leurs droits, face à une direction obsédée par les économies. Une critique à peine voilée des lourdeurs bureaucratiques… et du désengagement de certaines structures.

Même approche dans Along Came Polly (2004), comédie romantique où le héros, analyste de risques en assurance, voit son monde hyper cadré bouleversé par une femme imprévisible. L’assurance devient alors symbole d’un besoin de contrôle permanent – mis à rude épreuve par la réalité.

Quand l’assurance devient un enjeu de survie

Dans un registre plus dramatique, plusieurs films américains ont pointé les dérives du système de santé à travers le prisme de l’assurance. Dans The Rainmaker (1997), adaptation d’un roman de John Grisham, un jeune avocat affronte une compagnie qui refuse de rembourser les soins vitaux d’un enfant. Une fiction… tirée de cas bien réels.

Plus radical encore, John Q (2002) met en scène un père (Denzel Washington) qui prend un hôpital en otage lorsque son assurance refuse de couvrir une greffe cardiaque pour son fils. Un scénario choc, qui repose sur une réalité glaçante : dans certaines situations, la couverture d’un contrat peut décider de la vie ou de la mort.

Une présence discrète mais révélatrice

Parfois, l’assurance est à peine évoquée… mais elle dit beaucoup. Dans Fight Club (1999), le narrateur travaille pour une compagnie d’assurance automobile. Sa mission ? Calculer si le coût d’un rappel produit est supérieur au montant des indemnisations en cas d’accidents mortels. Cynique ? Oui. Fictionnel ? Pas tant que ça.

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