Le baromètre santé de Génération pour le premier trimestre 2025 montre une stabilisation globale des remboursements, mais des hausses significatives sur certains postes, en particulier les soins psychologiques, dentaires et de kinésithérapie. Une dynamique à suivre de près pour les acteurs de l’assurance santé.
Après les hausses marquées de 2023 (+6,6 %) et 2024 (+6 %), les dépenses de santé du début d’année 2025 témoignent d’un retour à une dynamique plus contenue, proche des tendances pré-Covid. Le remboursement moyen par bénéficiaire s’élève à 132,7 euros pour le premier trimestre 2025, contre 138,4 euros sur la même période en 2024.
Ce repli s’explique par une meilleure maîtrise globale des actes courants, mais ne doit pas masquer des progressions marquées sur plusieurs postes clés. Le baromètre met notamment en lumière des évolutions qui interrogent les professionnels de l’assurance, de la prévoyance santé et de la relation client sur les nouvelles attentes en matière de couverture.
Les soins psychologiques toujours en forte progression
C’est l’un des chiffres marquants de cette édition : les séances chez les psychologues ont augmenté de 24,5 % par rapport à 2024. Cette évolution est largement portée par le succès du dispositif public « Mon soutien psy », qui prend en charge une partie des consultations psychologiques. Ainsi, un quart des séances de psychologue réalisées au T1 2025 ont été effectuées dans ce cadre, contre seulement 11 % à la même période l’an dernier.
Ce phénomène reflète une demande croissante de soins psychiques dans la population, que les assureurs et mutuelles doivent désormais intégrer dans leurs offres, tant sur le plan des garanties que de l’accompagnement préventif.
Des soins dentaires et auxiliaires en hausse
Autre poste en augmentation : les soins dentaires, avec une hausse de 7,2 % des remboursements. Cette évolution est notamment liée à une revalorisation tarifaire intervenue début 2025, incluant +4 % sur les soins conservateurs et +30 % sur l’endodontie pour les moins de 25 ans. Cette tendance souligne l’importance des négociations tarifaires et de leur impact sur les prestations versées.
Les auxiliaires médicaux, et plus particulièrement les kinésithérapeutes, voient également leurs remboursements progresser de 5,8 %. Deux tiers des dépenses sur ce poste concernent la kinésithérapie, dont le coût moyen des actes est en hausse.
Pharmacie, consultations et médecines douces : des évolutions disparates
Les dépenses en pharmacie progressent elles aussi de 5,8 %, portées par la hausse des prix de certains médicaments, l’introduction de la vaccination obligatoire contre les méningocoques pour les nourrissons, et la réduction du remboursement des actes d’urgences pré-hospitalières (UPH).
Les consultations médicales affichent une augmentation de 5,7 %, en partie due au développement de l’acte APC (Avis Ponctuel de Consultant), permettant à un spécialiste de donner un avis à la demande du médecin traitant. Les médecines douces, bien que marginales en volume, poursuivent également leur progression (+5,4 %), traduisant une demande accrue de la part des assurés.
Un enjeu stratégique pour les professionnels de l’assurance santé
Pour les acteurs de l’assurance santé collective et individuelle, ces évolutions soulignent la nécessité d’ajuster en continu les garanties et les outils de suivi. L’analyse fine des postes de dépenses, la capacité à anticiper les effets des réformes tarifaires, mais aussi l’intégration croissante des soins psychiques et paramédicaux dans les contrats deviennent des leviers clés pour la fidélisation des bénéficiaires et l’efficacité des dispositifs de prévention.
Dans un contexte de tension sur les budgets et d’attentes renforcées autour de la qualité des soins, ce baromètre met en lumière les ajustements à venir dans la construction des offres. Les outils de pilotage, les indicateurs liés à la data santé et la digitalisation des services seront déterminants pour accompagner ces transformations.

