Contrôle technique : une obligation mal perçue

Selon une étude menée par Leocare, deux tiers des automobilistes jugent le coût du contrôle technique trop élevé et près d’un tiers doutent de son efficacité en matière de sécurité. Une situation qui interpelle le secteur de l’assurance, notamment en lien avec la gestion de la sinistralité et la prévention.

Instauré en France depuis janvier 1992, le contrôle technique est conçu pour assurer la conformité des véhicules aux normes de sécurité. Pourtant, selon l’étude publiée le 14 mai 2025 par la néo-assurance Leocare, cette obligation légale est loin de faire consensus. Si plus de la moitié des automobilistes reconnaissent sa pertinence, 66 % estiment que son coût, évalué autour de 80 euros en moyenne, reste trop élevé. Ce montant peut d’ailleurs grimper selon la région ou le centre de contrôle.

À cette dimension financière s’ajoute une remise en question de son efficacité : 29 % des automobilistes doutent que le contrôle technique contribue réellement à réduire les accidents de la route. Ce constat est d’autant plus préoccupant que 23 % des répondants reconnaissent avoir déjà roulé avec un contrôle technique périmé, un chiffre atteignant même 30 % dans certaines régions comme l’Auvergne-Rhône-Alpes ou l’Occitanie.

« Alors que les discussions autour de la modernisation des normes et des modalités du contrôle technique se poursuivent, l’étude Leocare met en lumière une réalité préoccupante pour les citoyens et le monde de l’assurance : une partie des automobilistes ne perçoit pas cette obligation comme un levier de sécurité (pourtant impactant sur la réduction des accidents et de la sinistralité), mais plutôt comme une contrainte financière. » conclut Christophe Dandois, co-fondateur de Leocare.

Un impact direct sur la perception du risque assurantiel

Pour les assureurs, cette perception négative soulève des enjeux multiples, notamment en matière de sinistralité, de prévention routière et de tarification des contrats. L’existence d’un véhicule non conforme multiplie les risques d’accidents et les situations litigieuses en cas de sinistre. Dans un contexte où les données sont de plus en plus mobilisées pour affiner la souscription et améliorer la prévention, le non-respect du contrôle technique représente un indicateur de vulnérabilité.

Il apparaît dès lors crucial, dans une logique de gestion du patrimoine automobile, d’encourager la pédagogie auprès des assurés. L’étude de Leocare plaide pour une réforme plus lisible et mieux acceptée du dispositif. Elle interroge également les modalités de prise en charge et d’accompagnement que les compagnies d’assurance peuvent développer pour renforcer la conformité sans alourdir la contrainte financière.

Une modernisation attendue pour mieux concilier exigence réglementaire et acceptabilité sociale

Dans un contexte de révision potentielle des normes du contrôle technique, les résultats de cette enquête invitent à repenser les leviers d’incitation à la conformité. Qu’il s’agisse d’initiatives tarifaires, d’intégration dans les offres d’assurance auto ou de partenariats avec les centres de contrôle, plusieurs pistes sont envisageables pour renforcer l’adhésion.

En parallèle, les acteurs de l’innovation assurantielle comme Leocare explorent des solutions pour transformer la contrainte en service. Cela pourrait passer par des offres intégrées, une anticipation des échéances ou un accompagnement digitalisé, dans une logique proactive.

À terme, une meilleure perception du contrôle technique pourrait se traduire par une amélioration de la sécurité routière, une baisse de la sinistralité et une relation de confiance renforcée entre assurés et assureurs.

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