Les véhicules high-tech font flamber les coûts des sinistres

La sophistication croissante des véhicules impacte directement les coûts de réparation et alourdit les primes d’assurance, une tendance qui pourrait s’amplifier avec la montée en puissance de l’électrique.

L’évolution technologique rapide des véhicules pose de nouveaux défis aux professionnels de l’assurance, notamment en matière de gestion des sinistres et de tarification des contrats. Le marché canadien en fournit une illustration concrète, avec une flambée des coûts moyens de réparation qui double en dix ans, accentuée par l’émergence des véhicules électriques et l’intégration massive de technologies embarquées. Une situation annoncée par Morningstars DBRS qui conduit les assureurs à repenser leurs modèles de tarification et qui soulève des enjeux d’accessibilité croissante à la couverture, notamment pour les jeunes conducteurs.

Des réparations de plus en plus complexes et coûteuses

Selon les dernières données publiées par le Bureau d’assurance du Canada, le coût moyen d’un sinistre payé sous la garantie collision a doublé entre 2013 et 2023, passant de 4 000 dollars à 8 000 dollars. Ce phénomène s’explique par la sophistication croissante des véhicules, désormais équipés de technologies embarquées telles que les phares à LED intelligents, les capteurs radar intégrés aux pare-chocs, les systèmes de caméra dans les rétroviseurs ou encore les écrans numériques grand format. À cela s’ajoute l’inflation des coûts des pièces détachées et de la main-d’œuvre, renforçant encore cette tendance.

La montée en puissance des véhicules électriques accentue également ces enjeux, leurs réparations s’avérant particulièrement onéreuses. Certaines compagnies d’assurance préfèrent d’ailleurs considérer les véhicules accidentés comme des pertes totales plutôt que d’engager des réparations aux coûts prohibitifs. Cette approche pourrait encore renforcer les pressions sur les primes et soulève des questions sur la soutenabilité économique du parc automobile électrique en phase d’accélération.

Une pression inflationniste sur les primes d’assurance auto

Cette envolée des coûts de réparation se répercute logiquement sur les primes d’assurance auto. Au Québec, la prime moyenne atteint désormais 960 dollars, en nette hausse par rapport à 2020 où elle s’établissait à 733 dollars. Cette progression s’inscrit dans une tendance de fond observée depuis dix ans, où les primes ont quasiment doublé. Malgré cela, le Québec reste la province où l’assurance auto est la moins chère au Canada, loin derrière l’Ontario qui affiche une prime moyenne de 1 826 dollars.

Pour autant, la situation devient tendue, notamment pour les jeunes acheteurs ou les conducteurs de véhicules électriques qui se heurtent à des tarifs de plus en plus élevés. Une problématique qui pousse les acteurs de l’assurance à envisager des solutions innovantes afin de maintenir l’accessibilité à la couverture, tout en assurant la viabilité économique de leurs offres face à ces nouveaux risques.

Repenser la gestion des risques automobiles à l’ère technologique

Au-delà des enjeux immédiats de tarification, ces évolutions appellent le secteur de l’assurance à repenser en profondeur sa gestion des risques automobiles. L’utilisation accrue de la télématique, des données embarquées et des technologies prédictives pourrait permettre d’affiner l’évaluation des comportements au volant et d’adapter les offres de manière plus dynamique. Par ailleurs, la montée en puissance de l’économie circulaire et du reconditionnement des pièces détachées pourrait constituer des leviers de maîtrise des coûts.

Dans un contexte où l’innovation est plus que jamais au cœur des préoccupations sectorielles, cette tendance canadienne constitue un signal d’alerte pour les professionnels français de l’assurance et de l’automobile, appelés à anticiper ces mutations afin de préserver la compétitivité et l’accessibilité de leurs offres.

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