L’éco-rénovation, entravée par les contraintes financières

Alors que la transition énergétique s’impose comme une priorité nationale, l’étude Sofinscope 2025 met en lumière les paradoxes des Français face à l’éco-rénovation, entre volonté affirmée et réalités budgétaires complexes.

Face à une hausse continue du budget énergétique, qui atteint en moyenne 272 euros par mois soit 97 % d’augmentation depuis 2021, les Français placent la réduction de leurs factures au sommet de leurs préoccupations. Cette dynamique alimente une prise de conscience forte sur l’importance de la rénovation énergétique, identifiée par 73 % des sondés comme la principale motivation d’engager des travaux. Amélioration du confort, prévention de l’usure du logement et préoccupations environnementales complètent les attentes exprimées par les ménages. Néanmoins, le contexte inflationniste persistant et la dégradation du pouvoir d’achat freinent le passage à l’acte, notamment pour des travaux jugés coûteux et complexes.

Des projets freinés par des freins économiques et psychologiques

Malgré une hausse de 8 % du budget que les Français seraient prêts à allouer à leurs projets d’éco-rénovation, atteignant 3 634 euros, ce montant reste insuffisant pour couvrir des dépenses moyennes estimées à 10 000 euros. Par ailleurs, près de la moitié des ménages renoncent à leurs projets faute de moyens, illustrant le poids des arbitrages financiers dans les décisions de travaux. Cette tendance est accentuée par la baisse confirmée du budget alloué à MaPrimeRénov’, réduisant encore l’effet incitatif des aides publiques. Si 50 % des répondants envisagent de recourir aux aides existantes, ils sont 64 % à juger ces dispositifs insuffisants pour franchir le cap.

Les offres de financement alternatives, telles que les paiements fractionnés ou le crédit à la consommation, gagnent toutefois du terrain. Respectivement plébiscitées par 31 % et 42 % des ménages, elles pourraient constituer des leviers complémentaires pour faciliter l’engagement dans l’éco-rénovation.

Un manque de confiance dans les professionnels et les dispositifs d’accompagnement

Au-delà des aspects financiers, l’étude souligne des freins psychologiques majeurs qui minent la confiance des Français. La peur des arnaques et la difficulté à trouver des artisans fiables sont identifiées comme des obstacles déterminants, avec 70 % des ménages prêts à renoncer à des travaux d’éco-rénovation par crainte de fraudes. Ce constat s’accompagne d’un déficit d’information persistant : près de deux tiers des répondants se disent mal informés sur les aides disponibles, les démarches ou encore les risques liés aux travaux.

Dans ce contexte, les solutions intégrées combinant conseil, travaux et financement apparaissent comme des réponses adaptées aux attentes du marché. Plus de la moitié des Français indiquent qu’une offre « clé en main » pourrait les convaincre d’accepter plus rapidement un devis, témoignant d’un besoin fort d’accompagnement personnalisé et sécurisé.

Une opportunité stratégique pour les assureurs et les acteurs de l’épargne

Pour les professionnels du secteur de l’assurance, ces résultats ouvrent des perspectives de développement autour d’offres dédiées à la rénovation énergétique. Qu’il s’agisse de proposer des couvertures adaptées aux travaux, d’intégrer des services de conseil ou de faciliter l’accès à des financements responsables, les assureurs ont un rôle clé à jouer dans l’accélération de la transition énergétique des ménages. Par ailleurs, l’essor de solutions de paiement et de financement intégrées représente une opportunité pour diversifier l’offre patrimoniale et répondre à la demande croissante de solutions d’innovation, tout en renforçant la mission sociétale des acteurs financiers.

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