Face à l’explosion des arnaques liées au dépannage à domicile, notamment dans le secteur de la serrurerie, la vigilance s’impose pour les acteurs de l’assurance comme pour les particuliers.
À l’approche des jours fériés de mai, souvent synonymes de hausse des cambriolages, les demandes d’interventions en serrurerie explosent. Pourtant, derrière un simple clic sur Google se cache un marché dérégulé où les pratiques frauduleuses se multiplient. Le dernier rapport de MesDépanneurs.fr, plateforme spécialisée dans les urgences à domicile, dresse un constat préoccupant pour les professionnels de l’assurance : avec un coût par clic atteignant 42 euros pour le mot-clé « serrurier express », la France affiche une concentration unique d’arnaques et de litiges. Pour les assureurs, la prise en charge de ces sinistres devient un sujet sensible entre prévention, couverture des pertes indirectes, et réclamations liées à la responsabilité civile ou au patrimoine mobilier.
Des consommateurs piégés dans l’urgence
Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), la serrurerie représente aujourd’hui la première source de plaintes dans le domaine du dépannage à domicile. En 2022, 64 % des professionnels contrôlés étaient en infraction : absence de devis, facturation abusive, prestations inutiles. Des dérives rendues possibles par une stratégie agressive d’achat de mots-clés sur les moteurs de recherche. Le réflexe numérique devient alors une porte d’entrée pour les escroqueries, exacerbées par la détresse des particuliers et le manque de temps pour vérifier la fiabilité du prestataire.
Un coût assurantiel croissant
Ces arnaques à la serrure ne sont pas sans conséquence pour le secteur de l’assurance. En cas de litige ou de malfaçon, les assurés sollicitent leur contrat habitation, parfois leur assurance protection juridique, ou même leur assurance multirisque professionnelle lorsqu’il s’agit de locaux d’entreprise. La multiplication de ces incidents fragilise la relation de confiance entre l’assureur et l’assuré, tout en augmentant le coût global des sinistres pris en charge. L’explosion du recours aux dépannages mal encadrés appelle une réponse structurée : meilleure information client, développement de garanties adaptées, et accompagnement en amont pour éviter le recours à des acteurs douteux.
Transparence et plateformes encadrées : une alternative crédible
Face à un marché instable, des acteurs comme MesDépanneurs.fr proposent un modèle plus vertueux, basé sur la sélection rigoureuse des artisans, la transparence tarifaire et la qualité de service. En affichant les prix à l’avance et en imposant la fourniture d’un devis systématique, la plateforme permet d’éviter la plupart des pièges rencontrés par les particuliers. Pour les assureurs, ces services offrent des relais précieux dans une logique de prévention des sinistres et de gestion de la relation client, notamment dans les contrats d’assistance.
Avec plus de 6 000 interventions mensuelles, cette digitalisation du dépannage, fondée sur la traçabilité et la réputation des intervenants, constitue un levier stratégique pour les compagnies d’assurance souhaitant recommander des réseaux partenaires fiables à leurs assurés.
Vers une régulation concertée du marché
Le coût d’un dépannage non encadré peut rapidement dépasser les 1 000 euros, voire davantage en cas de litige. Un risque élevé pour les assureurs en matière de réclamations. Dans ce contexte, la coordination entre régulateurs, plateformes certifiées et compagnies d’assurance pourrait permettre de structurer une réponse plus solide. À l’image de l’initiative SignalConso, la remontée d’informations sur les dérives doit être encouragée et intégrée dans les dispositifs d’innovation assurantielle.