Une enquête auprès de plus de 4 000 emprunteurs immobiliers montre que la loi Lemoine a permis des économies importantes sur l’assurance de prêt, mais que les démarches restent longues et complexes pour de nombreux clients.
L’APCADE, Observatoire de l’assurance emprunteur, publie les résultats d’une étude menée par l’Institut Efficience3 auprès de 4 022 emprunteurs ayant un prêt immobilier en cours entre septembre 2024 et juin 2025. Cette photographie du marché montre l’impact de la réglementation Lemoine sur le pouvoir d’achat des ménages.
Selon l’infographie, « Depuis le 1er septembre 2022, la Loi Lemoine permet de faciliter les changements d’assurance emprunteur et ainsi d’améliorer le pouvoir d’achat ». Les changements d’assurance concernent l’ensemble des catégories socioprofessionnelles, cadres comme non-cadres.
Le changement d’assurance a permis des économies substantielles : 92 % des sondés indiquent avoir économisé, dont 43 % avec un gain supérieur à 5 000 euros et 15 % au-delà de 10 000 euros sur la durée du crédit. Ces gains concernent aussi bien les cadres que les non-cadres, soulignant l’effet transversal de la réforme sur l’ensemble de la société.
Les données recueillies montrent également que 26 % des personnes interrogées envisagent encore de changer d’assurance emprunteur. La baisse du coût reste le premier motif, devant l’amélioration des garanties, la recherche d’une offre plus personnalisée et la volonté de limiter les exclusions, notamment pour des enjeux de santé et de prévoyance.
Pour autant, le parcours reste loin d’être fluide. Selon l’enquête, 41 % des emprunteurs immobiliers ayant changé d’assurance ou ayant eu recours à la délégation ont au moins deux allers-retours avec la banque, principalement pour des raisons administratives et des problèmes liés au processus bancaire. Cette organisation génère des frictions dans les démarches et pèse sur la communication entre établissements et assurés.
Les délais s’ajoutent aux obstacles. Dans plus d’un dossier sur trois (près de 38 %), le délai pour obtenir l’accord de la banque dépasse 10 jours. Dans un cas sur cinq, il excède 20 jours et peut aller jusqu’à deux mois. Ces chiffres interrogent la capacité des acteurs à faire évoluer leurs processus internes pour simplifier le traitement des demandes.
Au final, l’étude confirme que la loi Lemoine constitue un levier d’optimisation du coût de l’assurance emprunteur, mais met en lumière des marges de progression importantes dans l’accompagnement des clients. La modernisation des parcours et une meilleure coordination des organisations apparaissent comme des enjeux clés pour que la réforme produise pleinement ses effets.

