Risques climatiques : un enjeu prioritaire pour 2026

Selon une étude menée par la Macif et la Fondation Jean-Jaurès, 73 % des Français affirment avoir déjà subi les conséquences d’un risque climatique, tandis que 74 % des élus locaux en font leur principale préoccupation. 

L’étude réalisée par Ipsos-BVA pour la Fondation Jean-Jaurès et la Macif met en évidence un décalage entre la perception des Français et celle des décideurs municipaux face aux risques climatiques. Si 73 % des Français déclarent avoir été confrontés à un événement climatique extrême – chaleur, sécheresse ou tempête –, seuls 42 % considèrent ces risques comme leur principale inquiétude.

À l’inverse, 74 % des maires identifient le risque climatique comme la menace la plus redoutée, devant les risques économiques (25 %) et sociaux (17 %). Cette divergence illustre un écart culturel dans la perception du risque, nourri par la temporalité différente des citoyens et des élus : les premiers réagissent à l’urgence immédiate, tandis que les seconds inscrivent leur action dans le temps long des politiques publiques.

Des impacts concrets sur la santé et le cadre de vie

Les effets des aléas climatiques se font déjà ressentir sur le bien-être et la santé des populations. Parmi les personnes régulièrement exposées, 27 % signalent un impact négatif sur leur santé, dont 18 % sur la santé physique et 14 % sur la santé mentale.
Ces conséquences s’ajoutent aux pertes matérielles et à la baisse du confort de vie constatée par 44 % des répondants. Cette situation pousse une partie des Français à adopter des comportements plus résilients : 37 % déclarent avoir modifié leurs habitudes de consommation, 21 % ont engagé des travaux d’adaptation dans leur logement, et 19 % participent à des actions de prévention ou de sensibilisation.

Les habitants du Sud-Est de la France, particulièrement touchés par les épisodes de canicule et de sécheresse, figurent parmi les plus exposés. L’étude souligne également une inégalité sociale face aux risques : les catégories socioprofessionnelles modestes (CSP–) sont 11 points plus nombreuses à avoir subi des conséquences négatives que les CSP+.

La mémoire des catastrophes, un levier de mobilisation

Au-delà de la perception immédiate du risque, l’étude met en avant le rôle essentiel de la mémoire des crises climatiques dans la construction d’une culture de la prévention. Pour Lennie Ster, analyste de la Fondation Jean-Jaurès, « l’expérience du risque ne se mesure pas à l’exposition, mais à ses conséquences. C’est quand l’aléa laisse une trace concrète dans les vies qu’il devient conscientisé ».

Ainsi, 84 % des élus ayant été confrontés à un événement climatique se disent désormais plus vigilants, mieux informés et plus proches de leurs habitants. Cette mémoire collective constitue une compétence démocratique selon les auteurs de l’étude, mais elle reste inégalement distribuée selon la taille et les moyens des collectivités.
Les petites communes, souvent plus vulnérables, disposent de ressources limitées pour renforcer la prévention, tandis que les métropoles peuvent intégrer ces politiques dans une stratégie globale d’adaptation.

Une priorité politique à l’approche des élections municipales

À quelques mois des élections municipales de mars 2026, les risques climatiques s’imposent comme un enjeu central des politiques locales. Plus d’un maire sur deux (52 %) prévoit d’intégrer la prévention climatique dans son prochain programme.
Cette tendance traduit une prise de conscience politique face à la fréquence accrue des catastrophes naturelles. Les décideurs locaux identifient désormais la prévention des risques comme un pilier de la résilience territoriale, au même titre que la sécurité, la santé publique ou l’économie locale.

Pour les acteurs du secteur de l’assurance, ces évolutions renforcent la nécessité d’une approche partenariale avec les collectivités. La mise en œuvre de dispositifs d’anticipation, de sensibilisation et de mutualisation des risques devient indispensable pour accompagner les territoires dans leur adaptation.

De la sensibilisation à la planification territoriale

L’étude souligne enfin la nécessité de transformer la prise de conscience en stratégie d’action. Si 92 % des élus se disent bien informés des risques climatiques, seuls 62 % des Français partagent ce sentiment. Ce déficit d’information appelle à un renforcement des dispositifs pédagogiques et participatifs à l’échelle locale.

Les experts de la Fondation Jean-Jaurès insistent sur la complémentarité entre mémoire collective, éducation au risque et planification urbaine. Ces leviers combinés permettraient d’ancrer durablement la prévention dans les pratiques citoyennes et institutionnelles, tout en consolidant la résilience climatique des territoires français.

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