Télétravail, stress et IA : le baromètre santé au travail

AG2R LA MONDIALE et Occurrence (Groupe Ifop) publient un baromètre 2025 d’un monde du travail à la fois positif et sous tension : santé globalement bonne, télétravail structurant, statut d’aidant encore discret, hyperconnexion, stress, prévention et essor de l’IA.

AG2R LA MONDIALE présente la première édition de son Baromètre santé au travail réalisé avec Occurrence (Groupe Ifop). Dans un environnement professionnel toujours plus connecté, flexible et exigeant, le baromètre met en lumière neuf enjeux majeurs liés aux conditions de travail, aux statuts, ainsi qu’à la situation des salariés aidants. Le tableau d’ensemble montre que dans une société en pleine mutation, l’entreprise s’affirme comme un lieu de lien social.

Selon l’enquête, 89 % des actifs se disent en bonne santé physique et 86 % en bonne santé mentale ; 60 % se sentent reconnus. Un tiers toutefois juge que le travail pèse sur la santé (34 % physique, 35 % mentale), dont un impact « très négatif » pour 5 % et 7 %. La moitié des salariés (48 %) perçoivent des actions d’accompagnement : ergonomie et postures (50 %), télétravail ou horaires aménagés (42 %), prévention physique ou psychique (38 %).

Le télétravail se construit souvent en bonne entente avec l’employeur : 7 télétravailleurs sur 10 on coconstruit cette démarche avec leur entreprise. Cette pratique est associée à moins de stress pour 43 % de télétravailleurs, à une meilleure santé mentale pour 76 % d’entre eux (contre 55 % chez les non-télétravailleurs) et physique (75 % contre 54 %). Il améliore l’équilibre vie pro/perso pour 82 % de télétravailleurs contre 63 % de non-télétravailleurs. Mais un enjeu persiste : 30 % des télétravailleurs et 44 % des non-télétravailleurs estiment qu’il détériore le lien entre collègues, rappelant le rôle de l’entreprise dans la socialisation.

Un actif sur trois est aidant. Et dans une société où coexistent quatre générations, leur nombre est appelé à augmenter. L’enjeu est grand : deux sur trois (67 %) peinent à concilier emploi et aide. 37 % se connectent en dehors des heures de travail (65 % si l’employeur est informé de leur situation) ; les horaires sont décalés pour 44 % d’entre eux (68 % s’ils ont déclaré leur situation) ; et le télétravail est courant parmi les aidants : 35 %, (et 68 % s’ils se sont déclarés). Cependant, 44 % n’informent pas leur entreprise, souvent pour préserver la frontière vie privée-vie professionnelle. Parmi les aidants, 57 % citent des dispositifs d’appui (soutien psy, aménagements des horaires, etc.), mais seuls 20 % en ont effectivement bénéficié.

L’hyperconnexion progresse : un actif sur deux se reconnecte après le travail, un quart est en situation d’hyperconnexion, surtout les cadres (62 %) et les managers (66 %). Malgré cela, 53 % des sondés ne voient aucun dispositif d’accompagnement. Lorsque des mesures existent, 19 % n’en ont pas profité et 6 % n’osent pas en faire la demande. La communication interne et la réglementation sur la déconnexion restent des repères pour résoudre ce problème.

Le stress concerne 60 % des actifs (14 % chronique). Les réponses privilégient la prévention : 39 % font du sport, 35 % prennent du temps pour eux, 33 % misent sur la famille et les amis ; d’autres compensent par des habitudes moins favorables (grignotage 24 %, moins de sommeil 22 %, écrans 19 %, stimulants 18 %). Sept actifs sur dix déclarent une activité physique régulière ; une entreprise sur trois la promeut, mais 17 % seulement en ont profité. La sensibilisation aux gestes et postures progresse, mais 22 % seulement se disent « tout à fait » sensibilisés.

Si 60 % des actifs se sentent « reconnus », c’est davantage chez les télétravailleurs (68 %) et les managers (69 %). Elle est moindre pour les femmes avec enfants (56 %), les non-managers (50 %) et les salariés de grandes entreprises (54 %). Les critères d’épanouissement relèvent surtout du ressenti : autonomie (39 %), ambiance et relations (38 %), équilibre vie pro/perso (36 %), reconnaissance (29 %), utilité (28 %) ; les perspectives de carrière arrivent loin derrière (10 %).

L’intelligence artificielle s’installe : 12 % l’utilisent au quotidien, 34 % ponctuellement, plus souvent chez les publics exposés à l’hyperconnexion (aidants 63 %, managers 62 %). Les petites et moyennes entreprises y recourent davantage. À cinq ans, 48 % jugent que l’IA pourra améliorer le bien-être au travail (71 % chez les utilisateurs réguliers). 

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