Comment les acteurs de l’assurance perçoivent-ils leur propre engagement ? C’est la question que nous avons posée à travers une enquête menée du 9 juin au 2 juillet 2025, auprès de professionnels du secteur.
Santé mentale, inclusion, transition écologique… Derrière les grands discours, des convictions…mais aussi des doutes. Voici ce qu’il en ressort.
Premier constat : le secteur se dit massivement engagé, mais reconnaît qu’il pourrait faire mieux. 95 % des répondants estiment que l’assurance est engagée sur les enjeux sociétaux et environnementaux, dont 60 % « de manière forte ». Mais un tiers considère que cet engagement reste « timide », et près d’un sur cinq le juge même opportuniste ou peu crédible. Autrement dit : la prise de conscience est là, mais la confiance dans la portée des actions reste fragile.
Lorsqu’on demande quels sujets mobilisent le plus, la réponse est claire : la santé et le bien-être au travail arrivent très largement en tête (81,8 %), devant le climat (54,5 %), l’inclusion et la diversité (50,3 %) et les actions de solidarité (50,2 %). En revanche, des thématiques comme l’éducation financière, pourtant souvent mises en avant, peinent à convaincre (seulement 10,8 %).
Un secteur lucide sur ses limites
Si la majorité estime que l’engagement peut devenir un véritable levier de performance (95,6 %), les freins sont bien identifiés : contraintes économiques, manque de volonté réelle, pression insuffisante des clients ou collaborateurs… La réalité du terrain rattrape parfois les bonnes intentions.
Autre point critique : la communication. Pour 57 % des professionnels, les démarches d’engagement restent peu visibles ou peu compréhensibles pour le grand public. Et 38 % vont jusqu’à dire qu’elles ne le sont « pas du tout ». Aucun répondant n’a estimé qu’elles gagnaient en clarté ces dernières années. Ce déficit de lisibilité est l’un des angles morts pointés par l’enquête.
Côté solutions, les idées concrètes ne manquent pas : intégrer davantage les enjeux sociétaux dans la stratégie globale, démontrer leur impact réel (écologie, santé, habitat…), renforcer la prévention dès l’enfance, mieux cibler les actions en fonction des contrats, ou encore cofinancer des projets à impact. Est évoqué aussi la nécessité de campagnes de déstigmatisation, notamment autour de la santé mentale.
Santé mentale : un virage à prendre collectivement
Sur ce sujet longtemps tabou, les lignes commencent à bouger. 68 % des répondants estiment que la santé mentale deviendra un axe majeur d’engagement dans les années à venir. Mais ils sont aussi 56 % à considérer que ce sujet n’est pas encore pris au sérieux par les acteurs du secteur, et 63 % à juger les actions actuelles trop ponctuelles.
Certains acteurs ont été identifiés comme « les plus engagés » : VyV, Malakoff Humanis, AXA, Harmonie Mutuelle, OCIRP…
Ce que révèle cette enquête, au fond, c’est un secteur en transition. Conscient de ses responsabilités, de plus en plus aligné sur les grands défis de société, mais encore en quête de cohérence entre les intentions, les actes et leur perception.
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