Traditionnellement peu favorable à l’épargne en raison des nombreux jours fériés, le mois de mai 2025 marque pourtant un tournant pour le secteur de l’assurance vie.
Avec une collecte nette de 3,8 milliards d’euros, l’assurance vie réalise sa meilleure performance mensuelle depuis seize ans, rompant ainsi avec les tendances passées. Cette progression illustre l’intérêt renouvelé des Français pour ce produit d’épargne long terme, malgré un contexte économique encore incertain.
Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte nette atteint désormais 22,4 milliards d’euros, soit une hausse de 8,9 milliards d’euros par rapport à la même période en 2024. Les supports en unités de compte (UC) restent majoritaires avec 20 milliards d’euros, tandis que les fonds en euros, longtemps boudés, enregistrent une collecte nette positive de 2,4 milliards d’euros. Ce regain d’intérêt pour l’assurance vie, dans toutes ses composantes, vient conforter son statut de placement de référence dans le patrimoine financier des ménages.
Une progression des cotisations et un recul des rachats
Les cotisations brutes atteignent 13,9 milliards d’euros au mois de mai, en augmentation de 10 % par rapport à mai 2024. La part des UC dans ces cotisations reste significative, à hauteur de 35 % sur le mois, témoignant d’un appétit maintenu pour des produits exposés aux marchés financiers. Depuis le début de l’année, les cotisations s’élèvent à 80,2 milliards d’euros, en croissance de 3,2 milliards d’euros sur un an, avec une part de 38 % dédiée aux UC.
Dans le même temps, les prestations versées aux assurés reculent nettement. Elles s’établissent à 10,2 milliards d’euros pour le mois de mai, soit une baisse de 9 % par rapport à mai 2024. Ce mouvement concerne aussi bien les fonds en euros (-7 %) que les unités de compte (-15 %). Cette contraction des sorties renforce mécaniquement la collecte nette et confirme l’ancrage de l’assurance vie comme support d’accumulation patrimoniale.
Un encours qui dépasse les 2 000 milliards d’euros
Fin mai 2025, l’encours total de l’assurance vie s’élève à 2 049 milliards d’euros, contre 2 028 milliards fin avril. Sur un an, cette croissance frôle les 5 %, soutenue à la fois par les flux nets et par la valorisation des actifs financiers. Ce niveau record reflète la solidité du produit dans un environnement marqué par la volatilité des marchés et l’essor de nouveaux besoins patrimoniaux.
La hausse de l’encours s’inscrit dans une tendance plus large de réorientation de l’épargne des ménages. Le taux d’épargne reste élevé en France, atteignant 18,8 % du revenu disponible brut au premier trimestre 2025. Le taux d’épargne financière, lui, approche désormais 10 %, contre moins de 5 % avant la crise sanitaire. Cette situation renforce l’attractivité des solutions d’assurance vie, notamment en fonds euros dont le rendement moyen atteint 2,6 % brut.
Le PER assurantiel franchit un nouveau cap
Parallèlement à l’assurance vie classique, les plans d’épargne retraite (PER) assurantiels continuent leur montée en puissance. En mai 2025, la collecte nette s’élève à 581 millions d’euros, en hausse de 6 % sur un an. Plus d’un million de nouveaux assurés ont souscrit un PER sur les douze derniers mois, témoignant d’une sensibilité croissante aux enjeux de préparation de la retraite dans un contexte de réformes incertaines.
L’encours global des PER assurantiels atteint désormais 100 milliards d’euros pour 7,3 millions d’assurés, dont 44 % sont investis en UC. Cette dynamique conforte la complémentarité entre épargne retraite et assurance vie, deux piliers désormais indissociables des stratégies patrimoniales individuelles.

