Avec 4 milliards d’euros de collecte nette, le mois de mars 2025 marque un tournant dans l’épargne des Français, confirmant l’attractivité des unités de compte et la dynamique du PER assurantiel.
Mars 2025 restera dans les annales du secteur de l’assurance avec une collecte nette atteignant 4 milliards d’euros, du jamais vu depuis 2010 sur ce mois. Les cotisations ont grimpé à 15,5 milliards d’euros, un record absolu pour un mois de mars, notamment grâce à l’essor des supports en unités de compte (UC), en hausse de 8 % par rapport à 2024. Ce dynamisme est renforcé par la baisse des prestations versées, qui s’établissent à 11,5 milliards d’euros, soit un recul de 6 %.
Sur les trois premiers mois de l’année, la collecte nette atteint 14,4 milliards d’euros, en hausse de 5,6 milliards d’euros par rapport à 2024. Cette performance est largement tirée par les UC, qui représentent 13,3 milliards d’euros de cette collecte nette, contre 1,1 milliard pour les supports en euros. Ces chiffres confirment un virage progressif des épargnants vers des supports plus dynamiques malgré un risque accru de perte en capital.
L’assurance vie, levier stratégique pour l’investissement long terme
Avec un encours dépassant les 2 000 milliards d’euros à fin mars 2025, l’assurance vie demeure l’un des piliers du patrimoine des Français. Elle confirme son rôle de moteur du financement de l’économie réelle : 63 % des encours sont investis dans les titres d’entreprise (actions, obligations, immobilier), tandis que 24 % sont dirigés vers les obligations souveraines. Cette répartition illustre la contribution du secteur à la transition productive et au financement de l’État, répondant ainsi aux attentes en matière de durabilité et d’impact.
Dans un contexte de transformation de l’épargne et de montée en puissance des enjeux climatiques et sociaux, cette tendance à l’investissement productif positionne l’assurance vie comme un instrument de croissance économique résiliente, à fort potentiel de transformation.
Le PER assurantiel poursuit sa croissance
Le plan d’épargne retraite (PER) assurantiel, introduit par la loi PACTE, s’impose progressivement dans le paysage de l’épargne retraite. En mars 2025, les cotisations atteignent 833 millions d’euros, en hausse de 7 % sur un an, avec 78 600 nouveaux assurés. La collecte nette affiche +511 millions d’euros, en progression de 15 %. Ces chiffres traduisent une appropriation croissante du PER par les Français, séduits par sa souplesse fiscale et sa capacité à compléter une stratégie patrimoniale globale.
Avec 7,2 millions de détenteurs et un encours de 97,4 milliards d’euros, dont 44 % en UC, le PER assurantiel s’ancre durablement comme un produit de long terme pour la retraite, complémentaire aux autres instruments d’assurance et de gestion de patrimoine.
La montée des contrats eurocroissance et la dynamique PACTE
Le retour des contrats eurocroissance se confirme avec 584 millions d’euros collectés sur le trimestre, soit une progression de 9 %. L’encours de ces supports atteint 11,3 milliards d’euros. En parallèle, 103 000 contrats ont été transformés dans le cadre de la loi PACTE pour un montant de 3,3 milliards d’euros, dont une partie a été réinvestie en UC. Ces transformations témoignent d’un intérêt croissant des assurés pour des allocations plus dynamiques et diversifiées.
Ces signaux positifs montrent une réelle évolution de l’épargne des Français vers des produits d’investissement mieux calibrés pour affronter l’inflation et les incertitudes économiques, tout en intégrant progressivement des critères extra-financiers.
Une tendance à surveiller pour les acteurs de l’assurance
Pour les professionnels du secteur, cette dynamique représente une opportunité d’ajustement stratégique. La montée des unités de compte, la transformation des contrats historiques et l’intérêt croissant pour le PER sont autant de signaux à intégrer dans les politiques de distribution, de relation client et d’innovation produit. La capacité à proposer une offre multicanale, personnalisée et orientée vers l’impact devient un avantage concurrentiel majeur.