Assurance habitation : le régime Catnat à rude épreuve

Hausse de 12 % en 2025 pour l’assurance habitation, surprime Catnat passée de 25 à 42 euros, franchise sécheresse jusqu’à 1 520 euros : sous l’effet des risques climatiques, l’assurance habitation se renchérit et la protection se fragilise.

Le régime des catastrophes naturelles, dit « Catnat », est mis à l’épreuve par des événements climatiques de plus en plus violents et fréquents. Sur franceinfo, Stéphanie Duraffourd, porte-parole d’Assurland.com, comparateur d’assurances en ligne, a indiqué que l’assurance habitation avait augmenté de 12 % en 2025 et que la tendance se prolongerait en 2026, avec des hausses de l’ordre de 7 à 8 %.

Elle relie cette dynamique à une « forte hausse des événements climatiques : tempête, orage de grêle, sécheresse ». À cela s’ajoutent, selon elle, la progression des coûts de réparation, « avec des matériaux qui coûtent de plus en plus cher », ainsi que la valeur des biens couverts, car « on assure des biens qui coûtent de plus en plus cher, de plus grande valeur ». Dans ce contexte, la porte-parole évoque un « régime d’indemnisation sous pression financière, voire en danger », en citant les coûts des sinistres climatiques : « notamment 10 milliards d’euros en 2022, et puis 5 milliards d’euros en 2024 ». Elle souligne qu’« aujourd’hui, les assureurs en habitation sont face à une situation économique compliquée, complexe face aux risques climatiques ».

UFC-Que Choisir a également récemment publié une étude qui juge le système « à rude épreuve » et a alerté sur une protection en recul. L’association estime que la surprime pourrait être multipliée par quatre ou cinq dans les dix ans. En deux ans, la surprime catastrophe naturelle est passée en moyenne de 25 à 42 euros, sans répondre, selon l’étude, aux services attendus. En cas de sécheresse, la franchise légale a été multipliée par quatre, les assurés pouvant débourser jusqu’à 1 520 euros contre 380 auparavant. Plus largement, le dispositif, vieux de près de 45 ans et déclenché par arrêté ministériel, est questionné sur son adaptation à la nouvelle donne climatique et à la réglementation actuelle.

Autre évolution pointée : la multiplication de clauses d’exclusion, notamment pour défaut d’entretien, parfois jugées floues et susceptibles de priver les assurés de toute indemnisation. Dans les territoires très exposés, environ 3 % des logements seraient même considérés comme impossibles à assurer. L’UFC-Que Choisir demande d’obliger les assureurs à couvrir tous les ménages, quel que soit leur lieu d’habitation

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