Rémunérations : l’assurance face à la pénurie de talents

Entre pénurie de talents, montée en technicité et pression réglementaire, les rémunérations 2025 traduisent les profondes mutations du marché de l’assurance.

Dans un contexte de transformation accélérée du secteur de l’assurance, Fed Finance publie son étude de rémunération 2025 dédiée aux métiers de l’assurance. Cette analyse met en lumière des écarts de salaires significatifs selon les fonctions, l’expérience et le niveau de technicité, dans un marché de l’emploi marqué par de fortes tensions sur certains profils clés.

Un marché de l’emploi sous tension structurelle

L’étude souligne que plusieurs segments du marché de l’assurance font face à une pénurie durable de compétences. Les métiers commerciaux et relationnels, en particulier les inspecteurs commerciaux, chargés de comptes en courtage ou directeurs commerciaux, figurent parmi les profils les plus sollicités. Cette tension s’explique par des objectifs élevés, une pression concurrentielle accrue et un cadre réglementaire de plus en plus exigeant, qui rendent la fidélisation complexe pour les entreprises d’assurance.

Dans ce contexte, les politiques de rémunération deviennent un levier stratégique de gestion des talents, au même titre que l’organisation du travail, la formation continue ou l’expérience collaborateur.

Gestion et indemnisation : des fonctions clés sous pression

Les métiers de la gestion, notamment dans l’indemnisation, affichent également une dynamique soutenue. L’augmentation de la sinistralité, liée aux catastrophes naturelles, aux risques climatiques ou encore aux évolutions des garanties en assurance santé et prévoyance, renforce la demande pour des gestionnaires expérimentés. Les rémunérations progressent avec l’expertise, en particulier sur les risques techniques ou spéciaux, où la complexité des dossiers justifie des niveaux de salaires plus élevés.

Cette évolution s’inscrit dans une logique de maîtrise du risque et de qualité de service, devenue centrale dans la relation clients et la performance globale des assureurs.

La montée en puissance des métiers techniques et data

L’étude met en évidence la forte valorisation des métiers techniques, en particulier les actuaires, risk managers et souscripteurs spécialisés. Portés par l’essor des risques émergents, de la data et de la modélisation, ces profils bénéficient de rémunérations parmi les plus élevées du secteur. La transformation numérique, combinée aux exigences prudentielles telles que Solvabilité II, renforce la demande de compétences hybrides mêlant expertise technique, data et réglementation.

Comptabilité, conformité et marketing : des profils hybrides recherchés

Les fonctions comptables et financières connaissent également une revalorisation progressive, sous l’effet des normes IFRS 17 et du renforcement des obligations de reporting. Les profils capables d’articuler comptabilité, systèmes d’information et data sont particulièrement prisés.

Du côté du marketing et de la communication, la concurrence reste forte, mais les recruteurs privilégient désormais des profils capables de conjuguer stratégie, digital, relation clients et conformité réglementaire, dans une logique d’innovation et de transparence.

Une lecture stratégique pour les acteurs de l’assurance

Au-delà des niveaux de salaires, cette étude met en évidence un enjeu central pour le secteur : attirer et fidéliser des talents dans un environnement marqué par la complexité croissante des produits, la pression réglementaire et l’évolution des attentes des clients. Les politiques de rémunération s’inscrivent ainsi dans une réflexion plus large sur l’organisation, l’innovation et la gestion du capital humain.

La transparence salariale (Directive européenne sur la transparence salariale au 07/06/2026) est un des sujets des talents de l’assurance 2026. N’hésitez pas d’ailleurs à suggérer des Talents !

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