La progression rapide des voitures sans permis chez les jeunes relance la question de leur dangerosité sur la route. Un crash-test organisé par MMA met en lumière une vulnérabilité structurelle face aux véhicules classiques et renforce les enjeux de prévention et d’assurance.
Les voitures sans permis, aussi appelées voiturettes, connaissent une diffusion croissante en France, notamment auprès des adolescents dès 14 ans. Si elles séduisent par leur accessibilité et leur usage pratique pour les trajets quotidiens, elles soulèvent de fortes interrogations en matière de sécurité routière. Dans ce contexte, MMA a organisé à Paris un crash-test inédit opposant une voiture sans permis à un véhicule classique, afin d’illustrer concrètement les risques encourus par leurs occupants. Cette démonstration s’inscrit dans une démarche globale de prévention des risques routiers, fortement connectée aux enjeux de responsabilité, de sinistralité et d’assurance.
Une accidentalité en nette progression
Le parc de voitures sans permis atteint désormais près de 283 000 véhicules en circulation en France. Si ces véhicules sont limités réglementairement à une vitesse de 45 km/h et accessibles après l’obtention du permis AM, leur exposition au risque reste élevée. Selon les données de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, communément appelé ONISR, 445 accidents corporels impliquant une voiturette ont été recensés en 2024. Trente-quatre personnes y ont perdu la vie, soit une hausse de 48 % en un an et un doublement de la mortalité sur cinq ans.
La sinistralité est particulièrement marquée hors agglomération, où surviennent près de sept décès sur dix. Les jeunes de 14 à 17 ans figurent parmi les victimes les plus exposées, ce qui interroge directement les politiques de prévention, de formation et de communication auprès de ce public.
Un crash-test pour illustrer les risques réels
Le crash-test organisé par MMA a reproduit une situation accidentelle courante, impliquant un jeune conducteur et son passager circulant sans ceinture, percutés après un refus de priorité. Le choc, réalisé par un pilote professionnel, a permis d’objectiver la fragilité structurelle des voitures sans permis lors d’un impact avec un véhicule plus lourd.
L’expérience a mis en évidence la vulnérabilité extrême des occupants, l’effet aggravant du non-port de la ceinture, ainsi que les difficultés d’anticipation liées à l’inexpérience dans l’appréciation des vitesses et des distances. Comme l’explique Guillaume Wirth, en charge de la prévention des risques routiers chez MMA, « la voiture sans permis n’est pas un jouet, mais un véhicule à part entière, qui exige une vigilance constante et le respect strict du Code de la route ».
Des comportements à risque encore très présents
Au-delà des caractéristiques techniques des véhicules, les comportements des conducteurs constituent un facteur aggravant majeur. En 2024, une part significative des conducteurs de voiturettes impliqués dans un accident étaient positifs à l’alcool ou aux stupéfiants. L’usage du téléphone, la mauvaise anticipation aux intersections et le non-respect des priorités figurent également parmi les causes récurrentes d’accidents.
La conduite hors agglomération accentue mécaniquement les risques, du fait de la cohabitation avec des véhicules circulant à 80 km/h. Le différentiel de vitesse accroît la violence des chocs et réduit fortement les capacités de réaction des conducteurs de voiturettes.
Des enjeux directs pour l’assurance et la prévention
Pour les assureurs, la montée en puissance des voitures sans permis soulève des enjeux croissants en matière de tarification, de prévention et d’indemnisation. Ces véhicules cumulent une forte exposition au risque, un public jeune et peu expérimenté, et des comportements parfois inadaptés aux exigences de la circulation.
La prévention devient dès lors un levier stratégique central. Sensibilisation aux règles du Code de la route, port systématique de la ceinture, anticipation des distances d’arrêt et maîtrise des distracteurs apparaissent comme des axes prioritaires. Cette dynamique s’inscrit pleinement dans l’évolution du secteur de l’assurance vers une logique de prévention renforcée, au service de la réduction durable de la sinistralité.

