La transmission du patrimoine reste un sujet largement tabou en France, malgré des enjeux financiers, juridiques et assurantiels majeurs.
L’héritage demeure l’un des angles morts de la relation financière au sein des familles françaises. Selon une enquête publiée par Yomoni, spécialiste de la gestion d’épargne en ligne, plus de six Français sur dix ne déclarent presque jamais aborder la question de la transmission avec leurs proches. Ce silence prolongé pose de réels enjeux pour les acteurs de l’assurance, de la gestion de patrimoine et de la prévoyance, dans un contexte de vieillissement de la population et de complexification des montages patrimoniaux.
Un déficit de dialogue encore très marqué
La transmission du patrimoine reste majoritairement perçue comme un sujet sensible, voire anxiogène. Seule une minorité de Français échange régulièrement sur ces questions en famille. Dans la plupart des cas, le sujet est soit évité, soit abordé de manière très ponctuelle, sans déboucher sur des décisions concrètes. Moins d’un Français sur cinq a ainsi déjà formalisé un dispositif de transmission, qu’il s’agisse d’une donation, d’un testament ou d’un contrat d’assurance-vie.
Ce manque d’anticipation complique mécaniquement la gestion des successions, augmente les risques de contentieux familiaux et limite l’efficacité des solutions d’assurance conçues pour sécuriser la transmission du patrimoine. Pour les professionnels de l’Assurance et de la gestion de Patrimoine, ce constat souligne l’importance croissante de la pédagogie et de l’accompagnement en amont.
Une méconnaissance massive du patrimoine parental
L’étude révèle également que plus d’un Français sur deux ignore presque totalement la composition du patrimoine de ses parents. Seule une faible minorité en a une connaissance précise. Cette opacité entretient une incertitude patrimoniale qui complique la préparation financière des héritiers potentiels et limite la capacité à structurer des stratégies de transmission adaptées.
Ce déficit d’information constitue un véritable enjeu de prévention patrimoniale. À l’échelle du secteur de l’assurance, il interroge directement les stratégies de communication, de relation clients et d’innovation dans l’accompagnement des familles sur les sujets de transmission, d’épargne et de couverture des risques successoraux.
Le même flou au sein des couples
La transparence financière ne progresse guère davantage à l’intérieur des couples. Une majorité des répondants déclare ne disposer que d’une vision partielle, voire inexistante, du patrimoine de leur conjoint. Ce manque de visibilité fragilise les équilibres financiers du ménage et limite l’efficacité des dispositifs assurantiels en cas d’aléa de la vie, qu’il s’agisse d’un décès, d’une invalidité ou d’un accident de parcours professionnel.
Pour les acteurs de l’entreprise, de la distribution et du conseil patrimonial, cette réalité met en lumière la nécessité de renforcer l’approche globale de la protection du foyer, en intégrant davantage les dimensions sanitaires, sociales et successorales.
Une opacité patrimoniale largement assumée
Enfin, l’étude montre que près de la moitié des Français ne dévoilent qu’une part très limitée, voire aucune information, sur leur propre patrimoine à leur entourage. Cette rétention d’information contribue à maintenir un climat d’incertitude autour de la transmission et freine la mise en place de stratégies cohérentes associant Assurance, épargne, produits et services financiers.
Dans un contexte marqué par la montée en puissance de la data, des outils digitaux, des applications patrimoniales et de l’Intelligence artificielle dans la gestion financière, cette opacité interroge la capacité des plateformes innovantes à réconcilier transparence, pédagogie et confiance.

