Santé mentale : l’Assurance Maladie paye la facture

Asterès estime à 24,7 milliards d’euros le coût annuel de la santé mentale des actifs en 2022. L’Assurance Maladie en supporte l’essentiel, devant les employeurs et les complémentaires. L’étude met en avant l’enjeu de prévention au travail.

Le cabinet Asterès a publié en novembre 2025 une étude économique sur la santé mentale des actifs en France, réalisée à la demande des Acteurs de la French Care et de MGEN. La santé mentale est rappelée comme « un état de bien-être, indispensable pour se sentir en bonne santé » selon l’Assurance Maladie et l’OMS.

En s’appuyant sur les données de l’Assurance Maladie, l’étude retient une définition centrée sur les patients ayant une maladie psychiatrique reconnue après hospitalisation ou en affection de longue durée, et sur ceux recevant un traitement psychotrope sans ces critères. Sont exclus le mal-être ou le stress professionnel sans diagnostic ni prescription. 

D’après ces choix de périmètre, 3,4 millions de personnes âgées de 20 à 64 ans sont concernées en 2022, soit 9 % de cette classe d’âge. Environ 1,48 million présentent une pathologie psychiatrique et 1,92 million prennent un psychotrope. Entre 2015 et 2022, l’ensemble est stable, mais les pathologies progressent en moyenne de +1,7 % par an tandis que les traitements diminuent de –1,2 %. Parmi les troubles, les addictions augmentent rapidement. Les femmes sont près de deux fois plus nombreuses que les hommes à recourir à des psychotropes hors hospitalisation ou ALD.

Asterès estime le coût tangible de la santé mentale des actifs à 24,7 milliards d’euros en 2022. L’Assurance Maladie en assume 14,8 milliards, soit 60 % du total, les employeurs 7,6 milliards (31 %) et les organismes complémentaires d’assurance maladie 2,3 milliards (9 %). Les dépenses liées aux pathologies pèsent davantage sur l’Assurance Maladie, tandis que les entreprises et les complémentaires sont plus exposées au coût des traitements psychotropes. L’étude précise que l’épuisement professionnel n’est pas intégré au total, faute de chiffrage suffisamment robuste.

Le cabinet identifie des leviers de prévention mobilisables par les employeurs, les pouvoirs publics et les acteurs de l’assurance et de la prévoyance : développement des compétences psychosociales, amélioration des conditions de travail et évolution des modes de vie, notamment l’activité physique. À titre exploratoire, une division par deux des situations de tension au travail pourrait éviter près de 50 000 prises d’antidépresseurs et générer environ 200 millions d’euros d’économies annuelles pour l’Assurance Maladie, les entreprises et les complémentaires.

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