Autonomie bancaire des femmes : un recul alarmant

Selon une enquête Ifop pour Crédit Mutuel Alliance Fédérale et la FNSF, 28 % des femmes en couple n’ont pas l’usage d’un compte personnel en 2025. La dépendance financière reste un frein majeur pour sortir des violences conjugales.

La nouvelle édition de l’enquête Ifop réalisée pour Crédit Mutuel Alliance Fédérale et la Fédération Nationale Solidarité Femmes met en évidence un recul de l’autonomie bancaire des femmes en couple. En 2024, 23 % déclaraient ne pas avoir l’usage d’un compte personnel ; elles sont 28 % en 2025.

« En tant que banque mutualiste, Crédit Mutuel Alliance Fédérale a la responsabilité de participer à un enjeu aussi essentiel que l’indépendance financière des femmes. Des progrès significatifs ont été accomplis mais il reste encore fort à faire. C’est pourquoi, nous soutenons activement les associations comme la Fédération Nationale Solidarité Femmes dans leur combat avec des actions concrètes, à l’image du compte bancaire Solidarité Urgence. » souligne Éric Petitgand, directeur général de Crédit Mutuel Alliance Fédérale.

La dépendance économique peut prendre la forme d’un contrôle des finances, d’un vol d’argent ou d’un détournement de l’épargne du foyer. Près d’un quart des femmes (21 %) ne gèrent pas leurs finances personnelles. Par ailleurs, 28 % n’ont pas d’économies pour faire face à une urgence et 30 % ne disposent d’aucun revenu autre que celui de leur conjoint.

L’étude estime que 24 % des femmes ont déjà subi des violences économiques de la part de leur conjoint. Les 18-35 ans sont davantage concernées, avec 37 % ayant déjà été en couple. En cas de séparation, 57 % des victimes disent avoir eu du mal à couvrir leurs besoins de base, et 15 % évoquent une situation de surendettement ou d’interdit bancaire.

« Derrière ces chiffres se cachent une réalité dramatique pour de nombreuses femmes, et notre rôle en tant que banque est de veiller à ce que chaque conseiller dans les caisses de Crédit Mutuel et agences du CIC soit formé pour détecter ces situations et accompagner les plus fragiles pour leur redonner une autonomie financière. » déclare Daniel Baal, président de Crédit Mutuel Alliance Fédérale.

Si la réglementation a évolué depuis la loi du 13 juillet 1965, qui a permis aux femmes d’ouvrir librement un compte bancaire, l’enquête souligne l’importance de l’éducation financière. Plus d’une femme sur trois ayant subi des violences économiques s’est tournée vers sa banque, témoignant des attentes en matière de relation client et d’accompagnement social.

Crédit Mutuel Alliance a mis en place depuis le 1er juillet 2024, pour les victimes de violences conjugales accompagnées par la FNSF, l’ouverture rapide et discrète d’un compte personnel gratuit pendant un an, non connu du conjoint et non rattaché au domicile conjugal. 

« Les banques ont un rôle à jouer dans l’émancipation financière des femmes. Le fait de pouvoir ouvrir un compte et de bénéficier gratuitement, pendant un an, de tous les outils de paiement de ce compte permet aux femmes victimes de violence d’aller vers l’autonomie financière en toute sécurité. » explique Mine Günbay, directrice générale de la Fédération Nationale Solidarité Femmes. 

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