Une nouvelle étude met en lumière l’évolution progressive des usages de paiement chez les adolescents, entre maintien des espèces et montée en puissance du paiement digital.Â
Selon les données publiées par Pixpay, les usages liés à l’argent de poche évoluent lentement mais sûrement sous l’effet de la digitalisation. Si 55 % des parents privilégient encore les espèces pour leur côté concret et rassurant, les adolescents adoptent davantage les outils numériques, avec 47 % d’entre eux qui règlent déjà leurs achats via leur smartphone.
Cette cohabitation des moyens de paiement illustre une transformation culturelle qui touche directement les enjeux de pédagogie financière, de sécurité et de contrôle parental. Pour le secteur de l’assurance, ces nouveaux usages interrogent les pratiques de protection des mineurs, la prévention des fraudes et l’accompagnement éducatif, en lien avec les enjeux de patrimoine, d’innovation et de responsabilité.
Entre tradition familiale et réflexes numériques
Dans ce contexte, les espèces continuent de jouer un rôle structurant dans l’apprentissage de la gestion budgétaire. Beaucoup de parents estiment que le liquide aide les jeunes à visualiser la valeur de l’argent et à développer un rapport plus tangible aux dépenses.
En parallèle, la génération des 8–18 ans s’approprie les solutions digitales, séduite par leur rapidité et leur compatibilité avec leurs usages quotidiens. Le paiement mobile progresse, la carte bancaire gagne du terrain et la notion de sécurité numérique devient un enjeu croissant.
L’étude souligne par ailleurs une ambivalence intéressante : 16 % des adolescents privilégient les espèces pour éviter la traçabilité de leurs achats. Ce réflexe démontre l’importance d’intégrer une dimension éducative autour de la confidentialité des données, sujet central pour les professionnels de l’assurance confrontés à la protection des données personnelles.
La carte bancaire : un outil de rencontre entre parents et adolescents
La carte bancaire s’impose comme un terrain de convergence. Près de 59 % des parents confient déjà une carte à leur enfant, tandis que plus de la moitié des adolescents la préfèrent au cash.
Pour les parents, elle offre un cadre sécurisant grâce au suivi instantané, au blocage en un clic et aux plafonds adaptables. Ces fonctionnalités rejoignent les exigences du secteur assurantiel en matière de prévention et de sécurisation des usages numériques.
Pour les adolescents, la carte représente un premier pas vers l’autonomie contrôlée, tout en facilitant les transactions quotidiennes. Plus encore, 20 % y voient une forme d’entrée symbolique dans l’âge adulte, illustrant la dimension psychologique et éducative de cet outil.
Le liquide reste un repère, le digital gagne en légitimité
Malgré la poussée du numérique, le cash demeure la référence pour une part importante des jeunes. Parmi les adolescents qui préfèrent les espèces, 59 % déclarent mieux visualiser leurs dépenses et 52 % apprécient la matérialité de l’argent.
À l’inverse, les adeptes du paiement digital valorisent la simplicité, la sécurité et la capacité à suivre leur budget sur l’application. Ce double mouvement traduit un enjeu d’équilibre entre pédagogie financière traditionnelle et appropriation des nouveaux usages digitaux, un sujet directement concerné par les missions des acteurs de l’assurance et des services financiers responsables.
Une transition accompagnée par les acteurs du paiement
En commentant les résultats de l’étude, Caroline Ménager, cofondatrice de Pixpay, souligne que l’argent tend à devenir une donnée chiffrée, un flux à interpréter plutôt qu’un objet manipulable. Cette transformation impose un accompagnement progressif des adolescents, via les bons outils et les bons repères.
Cette évolution, qui mobilise à la fois les familles et les entreprises, s’inscrit dans une tendance plus large de digitalisation des usages financiers. Elle représente un enjeu structurant pour les assureurs, tant en matière de prévention, de pédagogie que d’Innovation dans l’accompagnement des jeunes publics.

