L’ENSAE Paris a remis le Prix du meilleur mémoire d’actuariat 2025, confirmant sa volonté de soutenir la recherche appliquée aux risques climatiques, technologiques et sociétaux.
L’ENSAE Paris, en partenariat avec l’Institut des actuaires et l’association ENSAE Alumni, a récompensé le 6 novembre 2025 deux travaux remarqués pour leur apport scientifique et opérationnel au secteur assurantiel. Organisé dans les locaux d’Allianz France, ce prix annuel distingue depuis cinq éditions les mémoires les plus pertinents pour l’évolution des pratiques actuarielles.
Le Prix du meilleur mémoire d’actuariat a été attribué à Lou Nicolas pour son analyse des pertes économiques et assurantielles liées au passage d’un cyclone à la Réunion. Ce travail mobilise des outils de modélisation avancés, indispensables pour comprendre l’impact des événements climatiques extrêmes dans un contexte de sinistralité croissante. Une mention spéciale a été attribuée à Marc Jodel Simo pour son mémoire consacré à l’équité dans les modèles d’assurance. Son approche s’inscrit dans une réflexion plus large autour de la discrimination algorithmique et de la responsabilité sociale, enjeu central pour les acteurs qui déploient de plus en plus d’outils basés sur la data et l’intelligence artificielle.
Ces recherches illustrent la capacité des actuaires formés à l’ENSAE Paris à aborder des problématiques complexes, qu’elles concernent le climat, la société ou les technologies émergentes. Pour les professionnels de l’assurance, elles apportent des perspectives utiles à l’amélioration des modèles de tarification, de prévision et de prévention.
Un jury réunissant expertise académique et pratique sectorielle
Le jury, composé d’enseignants-chercheurs du laboratoire CREST (Centre de recherche en économie et statistique), de représentants d’Allianz, de l’Institut des actuaires et d’experts issus du conseil actuariel, témoigne de l’ancrage de ce prix dans un dialogue permanent entre science et industrie. Ce croisement des expertises contribue à renforcer les liens entre recherche académique et besoins opérationnels des assureurs, notamment en matière de gestion du risque, de réglementation et d’innovation méthodologique.
La présence de dirigeants et de praticiens issus de diverses organisations illustre l’importance accordée à la transmission des connaissances, à la valorisation du patrimoine scientifique de l’actuariat et à l’adaptation des modèles face aux risques émergents. Pour les acteurs du secteur, cette collaboration constitue un levier de modernisation et un outil pour anticiper les évolutions structurelles liées aux transformations climatiques et technologiques.
La Chaire CARE : un dispositif stratégique pour les risques émergents
Créée fin 2024, la Chaire CARE est portée conjointement par Allianz France et l’ENSAE Paris, avec le soutien de la Fondation du Risque. CARE signifie « Chaire Actuariat et Risques Émergents » et vise à explorer les limites de l’assurabilité dans un contexte marqué par l’accélération des événements climatiques et l’émergence de nouveaux risques technologiques.
Les travaux menés durant la première année portent notamment sur l’usage de l’intelligence artificielle générative pour simuler des sinistres climatiques et intégrer des scénarios prospectifs à l’horizon 2025. Cette approche innovante permet de relier modèles actuarielles, connaissance scientifique du climat et outils analytiques avancés pour mieux comprendre l’impact potentiel des événements extrêmes et identifier les solutions de mutualisation adaptées.
La Chaire se positionne ainsi comme un centre d’excellence réunissant chercheurs, actuaires et experts du secteur de l’assurance. Elle constitue également un espace d’ouverture et de diffusion des connaissances, favorisant une meilleure compréhension collective des risques émergents et de leur assurabilité.
Un positionnement renouvelé pour l’écosystème assurantiel
À travers cette initiative, l’ENSAE Paris confirme sa volonté d’accompagner les transformations structurelles du secteur et de promouvoir une recherche appliquée aux enjeux climatiques, sanitaires et technologiques. Pour les organisations assurantielles confrontées à l’intensification des catastrophes naturelles, à la montée des risques cyber ou à l’évolution des comportements, les travaux issus de la Chaire CARE et du Prix du meilleur mémoire constituent des ressources précieuses pour adapter leurs modèles économiques et opérationnels.
Cette dynamique contribue à renforcer la capacité d’innovation du secteur, en articulant intelligence artificielle, data science et expertise actuarielle. Elle participe également à la construction d’une culture du risque plus robuste, indispensable pour anticiper les défis à venir et maintenir la solidité du système assurantiel.

