Selon son enquête mondiale 2025, Aon observe une recomposition profonde du classement des principaux risques auxquels les entreprises sont confrontées. Cybersécurité, instabilité géopolitique et interruption d’activité s’imposent désormais comme les enjeux majeurs pour les dirigeants, avec des particularités fortes sur le marché français.
L’étude mondiale publiée par Aon plc, leader des services de conseil en gestion des risques et du capital humain, offre un panorama complet des menaces auxquelles font face les entreprises dans un contexte d’incertitude accrue.
Réalisée auprès de 3 000 dirigeants, membres de comités exécutifs et risk managers issus de 63 pays, cette enquête de référence met en évidence une accélération et une complexification des risques sous l’effet combiné de la volatilité économique, des tensions géopolitiques et des évolutions réglementaires.
Les résultats 2025 révèlent un changement structurel : les cyberattaques conservent la première place du classement mondial pour la quatrième année consécutive, tandis que l’instabilité géopolitique fait son entrée dans le Top 10, témoignant d’un environnement international de plus en plus fragmenté.
Cybersécurité et interruption d’activité en tête des priorités
Les risques cyber restent la préoccupation majeure des dirigeants à l’échelle mondiale. Ils constituent non seulement une menace pour la continuité d’activité, mais aussi pour la réputation et la stabilité financière des entreprises.
L’interruption d’activité, qui occupe la deuxième place du classement, demeure critique, en particulier dans les secteurs où la dépendance aux chaînes d’approvisionnement et aux systèmes numériques est forte.
Aon souligne que la cybersécurité ne doit plus être perçue comme un enjeu purement technique, mais comme un pilier stratégique de la gouvernance d’entreprise, nécessitant des investissements constants en innovation, en formation et en assurance.
Une recomposition du Top 10 mondial
Outre les cybermenaces et l’instabilité géopolitique, le classement 2025 met en avant plusieurs tendances structurantes. Le ralentissement économique, la volatilité des matières premières, les changements réglementaires, et la défaillance des chaînes logistiques figurent parmi les risques les plus cités.
Les enjeux humains sortent quant à eux du Top 10, sans pour autant disparaître des priorités. L’attraction et la fidélisation des talents demeurent déterminantes pour la performance et la résilience des organisations.
Selon les projections d’Aon à horizon 2028, deux nouveaux risques émergent : l’intelligence artificielle (IA) et le changement climatique, désormais considérés comme des leviers à double tranchant, capables à la fois de créer de la valeur et de fragiliser les modèles économiques existants.
La France face à ses propres vulnérabilités
En France, la hiérarchie des risques reflète les spécificités du marché et les tensions économiques actuelles. La cybersécurité conserve la première place, mais l’échec d’un projet majeur se hisse au deuxième rang, illustrant la pression croissante sur les entreprises en matière de transformation et de pilotage de projets complexes.
Le ralentissement économique occupe la troisième position, confirmant les inquiétudes face à la conjoncture mondiale. L’atteinte à la réputation, la défaillance de la chaîne d’approvisionnement et les événements climatiques complètent un classement dominé par des risques à la fois opérationnels et structurels.
Cette configuration souligne la nécessité pour les dirigeants français de renforcer leur résilience organisationnelle, leur gestion des risques fournisseurs et leur préparation face aux aléas climatiques.
Une maturité encore insuffisante dans la gestion des risques
Malgré cette prise de conscience, l’étude met en évidence un déficit d’anticipation : seuls 14 % des dirigeants évaluent régulièrement leur exposition aux dix principaux risques, et moins d’un sur cinq s’appuie sur des analyses avancées pour adapter leur couverture d’assurance.
Aon insiste sur la nécessité d’une approche intégrée du risk management, reposant sur des outils de modélisation prédictive, de cartographie dynamique des risques et sur une collaboration renforcée entre directions financières, informatiques et de conformité.
Comme le souligne Antoine Lamy-Rested, Chief Commercial Officer d’Aon France : « Dans un univers de risques interconnectés, les organisations les plus agiles sauront transformer la gestion du risque en moteur d’innovation et de compétitivité. »

