Dépenses de santé : les remboursements en hausse de 4,9 %

Les remboursements de soins du régime général augmentent de 4,9 % sur douze mois, tirés par la revalorisation des consultations et la hausse des dépenses de médicaments

Selon les données de l’Assurance Maladie publiées le 28 octobre 2025, les remboursements de soins du régime général progressent de +4,9 % sur un an (hors avances DIPA et forfaits). Cette évolution traduit la reprise de l’activité médicale et les effets des revalorisations tarifaires intervenues fin 2024 et début 2025.
En septembre 2025, les dépenses de soins de ville augmentent de 5,6 % par rapport à septembre 2024, confirmant une dynamique supérieure à celle observée les années précédentes. Cette tendance pèse sur les équilibres économiques du système de santé, tout en illustrant l’importance d’un pilotage rigoureux des dépenses dans un contexte de forte tension budgétaire.

Médecins généralistes et spécialistes en tête de la progression

Les soins médicaux et dentaires affichent une hausse globale de 5,8 % sur un an. Les remboursements des médecins généralistes progressent de 7,8 % en septembre 2025, stimulés par la revalorisation du tarif de consultation à 30 euros entrée en vigueur en décembre 2024. Sur les neuf premiers mois de l’année, la hausse atteint 7,3 %, confirmant un rattrapage attendu.

Les médecins spécialistes suivent la même trajectoire, avec une augmentation de 5,3 % en septembre et de 5,8 % sur la période janvier-septembre. Les revalorisations d’actes techniques intervenues en janvier 2025 amplifient cet effet. Cette croissance alimente les discussions entre pouvoirs publics et organismes complémentaires sur la répartition de la charge entre Assurance Maladie obligatoire et assurance santé complémentaire.

Dynamique contrastée pour les soins dentaires et paramédicaux

Les remboursements de soins dentaires progressent de 4,8 % sur un mois et de 5,7 % sur les neuf premiers mois de l’année, portés par la modernisation du panier de soins et la revalorisation des actes de prévention. En rythme annuel, la hausse s’établit à 4,5 %.
Les auxiliaires médicaux (infirmiers, kinésithérapeutes, orthophonistes) enregistrent une augmentation moyenne de 3,5 % en septembre et de 4,5 % depuis le début d’année. Les soins infirmiers progressent plus modérément (+3,2 % sur neuf mois), tandis que la masso-kinésithérapie atteint +4,9 %. Ces chiffres traduisent la montée en puissance de la prise en charge des pathologies chroniques et de la dépendance, un enjeu clé pour les politiques publiques de santé.

Médicaments : principal moteur de la hausse des dépenses

Les remboursements de médicaments connaissent une hausse notable de 8,0 % en septembre 2025 et de 4,8 % sur douze mois. Les médicaments délivrés en ville, hors honoraires de dispensation, progressent de 8,7 % sur un mois et de 6,1 % depuis janvier.
Cette croissance s’explique par l’arrivée de nouvelles molécules onéreuses, la hausse de la consommation de traitements chroniques et l’ajustement des prix dans le cadre des protocoles pluriannuels. À l’inverse, les analyses médicales reculent de 7,6 % sur douze mois, conséquence des baisses tarifaires actées en septembre 2024.
Les remboursements au titre de la rétrocession hospitalière augmentent de 7,5 % et ceux des dispositifs médicaux inscrits à la Liste des Produits et Prestations (LPP) de 7,1 %. Ces évolutions confirment la pression croissante exercée par les innovations thérapeutiques sur les dépenses d’assurance santé.

Transports sanitaires et indemnités journalières sous contrôle

Les dépenses de transports sanitaires progressent de 3,6 % en septembre et de 2,8 % sur douze mois. La revalorisation des tarifs pour les ambulances et véhicules sanitaires légers (VSL) intervenue en début d’année explique en partie cette évolution.
Les indemnités journalières (IJ) augmentent de 3,3 % en septembre et de 5,7 % sur les neuf premiers mois de 2025. Le ralentissement observé depuis avril s’explique par la baisse du plafond de revenus d’activité pris en compte pour le calcul des IJ, désormais limité à 1,4 fois le SMIC (au lieu de 1,8). Cette mesure vise à contenir la progression des dépenses liées à l’arrêt maladie tout en maintenant la couverture sociale.

Établissements de santé : hausse continue des versements

Les établissements publics enregistrent une progression de +5,7 % des versements sur douze mois, contre +4,5 % pour les établissements privés. Ces augmentations reflètent la montée en charge des coûts salariaux, des dépenses d’énergie et des investissements dans le numérique hospitalier.

Cette tendance conforte la nécessité d’un pilotage intégré des dépenses de santé, associant régulation étatique, innovation organisationnelle et coopération accrue entre assurance publique et complémentaire. Dans un contexte où la dépense globale du régime général progresse de 3,9 % en rythme annuel, les acteurs du secteur, mutuelles, assureurs, institutions de prévoyance, sont invités à renforcer leurs stratégies de prévention et de maîtrise du risque.

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