Les Français, champions européens de l’épargne

À l’occasion de la Journée mondiale de l’épargne, le Cercle de l’Épargne dressait un constat clair : les Français demeurent parmi les plus fervents épargnants d’Europe. 

Créée en 1924 à Milan, la Journée mondiale de l’épargne conserve, un siècle plus tard, toute sa pertinence. Dans un environnement marqué par les crises successives, pandémie, inflation, conflits géopolitiques, les ménages français réaffirment leur attachement à la sécurité financière et à la préservation de leur patrimoine.

Selon le Cercle de l’Épargne, plus de 70 % des Français mettent régulièrement de l’argent de côté. Le taux d’épargne des ménages, mesuré par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), atteignait 18,9 % du revenu disponible brut au deuxième trimestre 2025, soit près de quatre points de plus qu’en 2019. Cette hausse reflète une montée de l’anxiété économique et une tendance durable à la prudence budgétaire.

L’assurance vie retrouve son attractivité

L’année 2025 marque le retour en force de l’assurance vie, produit central du patrimoine financier des Français. Après plusieurs années de domination du Livret A, les épargnants se tournent de nouveau vers ce placement, dont l’encours dépasse désormais 2 068 milliards d’euros, en hausse de +4,7 % sur un an, selon France Assureurs.
Sur les huit premiers mois de l’année, la collecte brute approche 100 milliards d’euros. Si les fonds en euros continuent d’attirer par leur sécurité, les unités de compte (UC) séduisent près de 40 % des souscripteurs, portées par la bonne santé des marchés financiers et par le développement de placements responsables, notamment en capital investissement ou en investissement durable.

Le Plan d’épargne retraite séduit toutes les générations

Lancé à l’automne 2019, le Plan d’épargne retraite (PER) s’impose comme un pilier de l’épargne longue. En 2025, il franchit la barre symbolique des 130 milliards d’euros d’encours, soit une progression annuelle de 20 %. Près de 12 millions de Français détiennent aujourd’hui un PER individuel ou collectif.
Ce succès s’explique par la souplesse du dispositif, qui permet le transfert d’anciens contrats tels que le PERP, le Madelin ou le PERCO, et par l’avantage fiscal offert sur les versements dans la limite fixée par la loi. Les jeunes actifs y voient un outil d’anticipation patrimoniale et de préparation de la retraite, adapté aux nouveaux modes de carrière.

Le non coté, un nouveau levier d’investissement

Les fonds non cotés gagnent du terrain dans la stratégie d’épargne des ménages. En cinq ans, la part des investisseurs particuliers détenant ce type de produits a doublé. Intégrés progressivement aux contrats d’assurance vie et aux PER, ces fonds reflètent une volonté croissante de contribuer au financement de l’économie réelle.
Ce mouvement traduit un changement culturel : les épargnants cherchent à donner du sens à leur argent, en soutenant des entreprises innovantes, des PME et des projets à impact. L’État accompagne cette évolution, comme en témoigne le lancement du fonds Bpifrance Défense, destiné à orienter l’épargne nationale vers les industries stratégiques.

Une nouvelle génération d’investisseurs

Les jeunes Français s’approprient de plus en plus les marchés financiers. Selon l’Autorité des marchés financiers (AMF), près d’un nouvel investisseur sur trois a moins de 35 ans. Ce rajeunissement s’explique par la montée en puissance des applications d’investissement en ligne et une meilleure éducation financière.
Cette génération se montre plus agile, prête à prendre des risques mesurés pour diversifier son patrimoine. Les placements boursiers deviennent un moyen d’émancipation économique, mais aussi une forme d’apprentissage de la gestion de portefeuille.

L’essor des cryptomonnaies chez les jeunes épargnants

La révolution numérique transforme également le rapport à l’épargne. En France, 57 % des détenteurs de cryptomonnaies ont moins de 35 ans, et près d’un quart se situent entre 18 et 24 ans. Selon une enquête menée par AG2R La Mondiale, Amphitéa et le Cercle de l’Épargne, 36 % des jeunes de moins de 25 ans considèrent les cryptos comme un placement intéressant, contre 21 % pour l’ensemble de la population.
Cette tendance traduit l’émergence d’une culture financière hybride, mêlant recherche de rendement, innovation et attrait pour les technologies décentralisées. Les acteurs de l’assurance et de la gestion de patrimoine sont ainsi amenés à adapter leurs offres et à renforcer leurs dispositifs de conseil digitalisé.

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