Saison estivale 2025 : une activité d’assistance record

L’Union des Assisteurs dresse un bilan dense et révélateur d’une saison estivale 2025 particulièrement intense. Avec plus de 10 millions d’appels et 3,7 millions de dossiers traités entre juin et septembre, la profession confirme son rôle central face aux mutations climatiques et sociétales.

Pour la première fois, l’Union des Assisteurs étend son bilan d’activité estivale sur quatre mois, de juin à septembre, reflétant l’évolution des habitudes touristiques depuis la crise sanitaire. Cette période élargie traduit un phénomène désormais structurel : la saison estivale ne se limite plus à juillet et août, mais s’étend sur une période longue et dense.
Sur ces quatre mois, les neuf sociétés membres de l’Union ont traité plus de 10 millions d’appels, soit une hausse de 13 % par rapport à 2024. Le nombre total de dossiers d’assistance progresse lui aussi de 3 %, atteignant 3,7 millions de cas.


Parmi les différents segments, l’assistance voyage affiche la plus forte croissance (+9 %), suivie par l’assistance automobile (+4 %), qui reste le cœur de l’activité avec 2,7 millions de dossiers. Les branches habitation et santé demeurent quant à elles stables.
« Nous constatons depuis plusieurs années une saison estivale beaucoup plus étalée, avec une intensité d’activité forte dès juin et jusqu’à fin septembre », souligne Nicolas Sinz, président de l’Union des Assisteurs. « Cette évolution nous pousse à adapter nos organisations et nos recrutements pour maintenir la qualité de service. »

Voyage : complexité accrue et nouveaux comportements

Avec près de 70 000 dossiers recensés (+9 % par rapport à 2024), l’assistance voyage représente environ 6 % de l’activité estivale. Ce segment, bien que minoritaire en volume, reste le plus complexe à gérer.

Si une majorité de Français ont privilégié les séjours domestiques, les destinations européennes, notamment l’Espagne, l’Italie, le Portugal ou la Croatie, concentrent toujours la majorité des demandes d’assistance médicale.


Cependant, les nouvelles générations de voyageurs diversifient leurs choix : séjours plus « expérientiels » en Scandinavie ou en Europe de l’Est, tandis que les voyages longue distance (États-Unis, Indonésie, Thaïlande) regagnent du terrain.
Cette diversification géographique complexifie la logistique médicale et opérationnelle, notamment dans les zones à faible infrastructure hospitalière. Elle illustre également un phénomène de fond : la montée en puissance d’un tourisme personnalisé et internationalisé, qui redéfinit le rôle des assisteurs dans la gestion des risques.

Automobile : la chaleur met le parc français sous pression

Malgré une légère baisse des déplacements estivaux, le nombre d’interventions d’assistance automobile a continué de croître. La France compte désormais 41 millions de véhicules, contre 37 millions en 2009, un parc vieillissant, souvent moins bien entretenu, et fortement impacté par les épisodes de canicule.


Fin juin, une vague de chaleur de dix jours a entraîné une hausse de 16 % des dépannages, principalement liés à des pannes de batterie. En août, plus tempéré, la hausse s’est limitée à 1 %, mais la tendance reste préoccupante : la vulnérabilité climatique des véhicules s’installe comme un enjeu récurrent.
Les dépannages effectués sur place représentent près de 45 % des cas, permettant aux bénéficiaires de reprendre la route sans remorquage. Les interventions à l’étranger demeurent marginales (5 à 6 % des dossiers), mais se distinguent par leur complexité logistique et technique.


Parallèlement, la profession se prépare à la montée du véhicule électrique. Si les demandes d’assistance restent limitées, les formations dédiées se multiplient. Les dépanneurs-remorqueurs sont désormais de plus en plus nombreux à être certifiés pour intervenir sur les véhicules électriques, en lien avec les constructeurs automobiles et les assureurs.

Une profession en mutation face aux défis climatiques et sociétaux

Les évolutions de la mobilité, du climat et des comportements touristiques transforment profondément la mission des assisteurs. Ce secteur, en lien direct avec les compagnies d’assurance et les entreprises de services, se trouve au cœur de la transition technologique et environnementale.


La saison 2025 confirme cette évolution : l’assistance n’est plus seulement un service d’urgence, mais un baromètre de la société française en mouvement, révélant les tendances de fond liées à la digitalisation, à la sécurité routière, à la santé en mobilité et à la prévention des risques.


Les enjeux à venir concernent autant la gestion des flux d’appels que la préparation aux crises climatiques, avec un besoin croissant de coordination entre assureurs, plateformes d’assistance et acteurs publics.


Dans ce contexte, l’Union des Assisteurs continue de jouer un rôle structurant pour professionnaliser la filière, anticiper les évolutions du marché et garantir la continuité du service en toutes circonstances.

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