Quatre ans après son lancement, la Foncière Emmaüs publie son premier rapport d’impact : 1,8 millions d’euros d’épargne solidaire collectés, cinq projets financés, plus de 6 000 m² sécurisés et plus de 50 emplois consolidés.
Daté du 16 octobre 2025, le premier rapport d’impact de la Foncière Emmaüs (Emmaüs Épargne Solidaire) dresse un bilan positif de quatre années d’activité. Créée en 2021 pour acquérir, rénover et sécuriser le patrimoine immobilier indispensable aux activités de réemploi, d’insertion et d’accueil du mouvement, la structure confirme le rôle moteur de l’épargne solidaire dans la transformation sociale.
Au total, 1,8 million d’euros ont été collectés auprès d’environ un millier d’épargnantes et d’épargnants. Ces fonds ont permis de soutenir cinq projets majeurs, d’intégrer plus de 6 000 m² au patrimoine d’Emmaüs et de consolider plus de 50 emplois dans l’économie sociale. La Foncière apporte des loyers modérés, des baux protecteurs et un appui technique, améliorant la visibilité financière des structures et la qualité d’accueil, tout en accompagnant la transition écologique de leur parc.
« En quatre ans, Emmaüs Épargne Solidaire a démontré qu’il est possible de concilier accompagnement social, ancrage territorial et exigence environnementale. En mobilisant l’épargne citoyenne, nous avons donné les moyens à des structures locales de franchir des étapes décisives : sortir de la précarité immobilière, développer de nouvelles activités et offrir à leurs équipes de meilleures conditions de travail. Chaque projet est une preuve concrète qu’un autre modèle d’investissement est possible, fondé sur la solidarité, la confiance et s’inscrivant dans le temps. » souligne Tarek Daher, Délégué général d’Emmaüs France.
Sur le terrain, les réalisations illustrent la diversité des besoins. Dans les Alpes-Maritimes, le rachat d’une boutique a réduit le loyer et amélioré le cadre de travail. Dans le Lot, la communauté Nord du Lot a quitté des tunnels agricoles pour un bâtiment de 940 m², triplant son chiffre d’affaires et élargissant sa capacité d’accueil. En Isère, Tero Loko a édifié un bâtiment bioclimatique réunissant fournil, bureaux et ateliers agricoles, ce qui a consolidé 25 emplois et doublé la production de pain. Dans le Finistère, Emmaüs La Pointe a transformé un site vieillissant en tiers-lieu de tourisme solidaire mêlant restauration, hébergement, boutique de seconde main et événements culturels. En Haute-Loire, l’acquisition d’un bâtiment de 4 000 m² pour Emmaüs Environnement a permis de centraliser les activités, de développer les filières de revalorisation et d’améliorer les parcours d’insertion et de formation.
Forte de ces résultats, la Foncière engage une nouvelle phase : mobiliser davantage de « placements militants » pour accompagner plus de projets à fort impact. Une campagne est annoncée pour financer un site destiné aux activités d’Emmaüs Connect Bordeaux, clé pour l’inclusion numérique et la relation aux publics éloignés. Elle souhaite aussi renforcer la coopération avec l’immobilier solidaire, gagner en visibilité et développer une pédagogie immobilière auprès des groupes Emmaüs.
Dans un contexte de crises sociales, économiques et climatiques, l’épargne solidaire entend répondre aux attentes de sens des citoyennes et citoyens. Chaque euro investi vise à rapprocher les épargnants des acteurs de terrain et soutenir l’emploi, l’insertion, la transition écologique et, plus largement, une société plus juste.