Culture financière : entre héritage et autonomie numérique

Une étude FLASHS pour Ymanci révèle que la transmission financière reste fortement influencée par le modèle familial, mais évolue sous l’effet des nouvelles générations connectées. 

Réalisée par FLASHS pour Ymanci auprès de 2 006 Français représentatifs, l’étude met en lumière un constat nuancé : 69 % des personnes interrogées estiment avoir reçu une éducation financière suffisante, mais près d’un tiers reconnaît des lacunes. Cette perception varie selon le revenu, le genre et le contexte familial.

L’argent demeure un sujet tabou : 63 % des Français ignoraient les revenus de leurs parents lorsqu’ils étaient enfants, et un quart l’ignore encore aujourd’hui. En revanche, l’idée de devenir propriétaire rapidement reste une valeur profondément transmise, 46 % déclarent y avoir été sensibilisés très tôt, reflet d’une vision patrimoniale classique encore ancrée dans la société.

Un rapport à l’argent marqué par la prudence

La moitié des Français se disent prudents dans leur rapport à l’argent, privilégiant la sécurité et la prévoyance. Ce comportement traduit une culture financière héritée : 67 % reconnaissent reproduire les habitudes de leurs parents, qu’il s’agisse d’épargne régulière ou de gestion raisonnée du budget.

Cette continuité familiale s’accompagne d’un effet bénéfique, puisque 59 % des répondants estiment que les comportements transmis ont eu un impact positif sur leur propre gestion. Les comportements risqués (dettes, dépenses excessives) tendent à reculer, signe d’une plus grande maîtrise financière dans la nouvelle génération.

Des écarts persistants entre hommes et femmes

L’étude souligne également la persistance d’un prisme genré dans la transmission de la culture financière. Si 62 % des Français affirment que l’argent était abordé de manière équivalente entre les sexes dans leur enfance, 17 % perçoivent encore ce domaine comme historiquement masculin.

Chez les femmes, 68 % déclarent avoir reçu le message de l’importance de l’indépendance financière, mais près d’un quart ne l’ont jamais entendu. Ce décalage illustre la nécessité pour le secteur de l’assurance et de la banque d’accompagner davantage l’autonomisation financière féminine, en renforçant la pédagogie et la transparence autour des produits financiers et de prévoyance.

De nouvelles sources d’apprentissage : les “finfluenceurs”

Si la transmission familiale reste prépondérante, les jeunes générations redéfinissent leurs référentiels. Près de 42 % des Français ont déjà consulté des contenus en ligne (vidéos, blogs, podcasts) pour apprendre à gérer leur argent, et un quart d’entre eux ont pris une décision financière à la suite d’un contenu numérique.

Les “finfluenceurs”, créateurs de contenus spécialisés en éducation financière, touchent particulièrement les 18-34 ans (67 % des 18-24 ans et 71 % des 25-34 ans). Ce phénomène illustre une mutation culturelle où l’apprentissage passe par des formats plus accessibles et interactifs, bien que la confiance envers ces sources reste limitée (4 % seulement les citent comme référence principale).

Vers une culture financière hybride

Entre héritage familial et autonomie numérique, la France semble engager une transition vers une culture financière mixte. La prudence transmise par les générations précédentes cohabite avec une approche plus agile, soutenue par la technologie et les nouveaux usages digitaux.

Cette évolution interroge directement le secteur de l’assurance, des banques et des acteurs de l’investissement sur leur rôle dans la pédagogie financière. En combinant expertise, accompagnement et outils digitaux, ils peuvent contribuer à combler les inégalités de compréhension financière, notamment auprès des jeunes et des publics les plus fragiles.

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