Rénovation énergétique : la dynamique fléchit en 2025

Quelques jours après le retour de MaPrimeRénov’, une étude CSA pour Oney révèle un ralentissement de la rénovation énergétique. Priorité reconnue, mais budgets contraints, craintes de fraude et complexité des aides freinent le passage à l’acte.

Réalisée du 25 août au 5 septembre 2025 auprès de 714 propriétaires, l’étude CSA pour Oney constate un net essoufflement de la rénovation énergétique en France. Sur les cinq dernières années, 49 % des propriétaires ont réalisé ou engagé des travaux, soit 7 points de moins qu’en 2024. À horizon proche, 41 % envisagent des travaux, en recul de 4 points.

La rénovation reste toutefois importante pour 84 % des propriétaires, avec une sensibilité accrue chez les moins de 35 ans (92 %) et 37 % qui en font une priorité (56 % des 25-34 ans). Ce décalage entre intention et action s’explique par un faisceau de freins. Beaucoup jugent leur logement déjà performant, ou estiment avoir déjà agi. S’ajoutent des raisons financières : 49 % évoquent des contraintes, dont le reste à charge après aides (24 %) et les difficultés à financer ou emprunter (11 %). Dans un climat d’inquiétude, 85 % des ménages envisageant des travaux se disent préoccupés par la fraude, les entreprises non certifiées, les escroqueries ou les malfaçons. Ils attendent des garde-fous, comme une liste officielle d’entreprises fiables et davantage de contrôles publics.

Les arbitrages budgétaires se resserrent en 2025 : un quart des propriétaires prévoient une dépense maximale de 1 500 euros. Les économies personnelles (81 %) et les aides de l’État (61 %) demeurent centrales, tandis que les plus jeunes recourent davantage à l’éco-prêt à taux zéro ou au prêt bancaire classique. Définir un budget reste difficile pour 51 % et 52 % jugent l’accès aux aides complexe. Les travaux les plus envisagés portent sur l’isolation, le remplacement des systèmes de chauffage et les menuiseries extérieures, avec un calendrier qui se dilue : 51 % pensent agir dans l’année, proportion en baisse.

Dans ce contexte, les solutions de financement apparaissent comme un levier décisif. Selon l’étude, 73 % des propriétaires seraient incités à passer à l’acte si un financement leur était proposé, et 76 % préféreraient une enseigne offrant ce type de dispositif. Parmi ceux qui renoncent pour des raisons financières, 20 % pourraient être déclenchés par une offre adaptée. Le marché, freiné par les coûts et par un climat d’incertitude, semble ainsi pouvoir repartir à condition d’une meilleure organisation de la filière, d’un accompagnement renforcé et d’un cadre de financement lisible.

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