Loi Hamon : dix ans après, un impact limité ?

Dix ans après la loi Hamon, 57 % des automobilistes n’ont pas changé d’assureur. Une étude LeLynx.fr et OpinionWay détaille motivations et freins : le prix arrive en tête, mais la perception d’un faible gain et la crainte de moins bonne protection pèsent encore.

Dix ans après l’entrée en vigueur de la loi Hamon en 2015, qui autorise la résiliation à tout moment après un an et confie au nouvel assureur les démarches, la mobilité des assurés auto progresse lentement. Selon une étude LeLynx.fr réalisée avec OpinionWay, 57 % des automobilistes n’ont pas changé d’assureur au cours des dix dernières années ; 34 % ne l’ont jamais fait.

La connaissance du cadre de résiliation reste incomplète : 80 % des répondants savent quand ils peuvent rompre leur contrat, mais 37 % des 18-24 ans pensent encore qu’elle n’est possible qu’à l’échéance annuelle. Le remboursement au prorata en cas de prime réglée est pourtant prévu par la réglementation.

La fidélité augmente avec l’âge : 31 % des 50-64 ans sont assurés dans la même compagnie depuis au moins dix ans, et 36 % des 65 ans et plus, dont une part significative depuis plus de vingt ans. À l’inverse, les jeunes conducteurs changent davantage : 57 % des 18-24 ans ont changé d’assureur depuis moins de six ans, contre 30 % des plus de 50 ans. L’écart de prime pèse : en 2025, les moins de 25 ans paient en moyenne 1 204 euros par an, contre 606 euros pour les plus de 25 ans.

Le prix demeure la première motivation : plus d’un Français sur deux serait prêt à changer pour une offre moins chère, et 42 % en cas de hausse de prime. Les 18-24 ans se montrent plus flexibles : 21 % accepteraient de réduire certaines garanties pour alléger la facture (10 % chez les plus âgés). La qualité de la relation client arrive juste derrière : 45 % citent une expérience jugée insatisfaisante (service ou indemnisation) comme déclencheur. À l’inverse, seuls 20 % estiment qu’un changement de situation personnelle constitue un motif de départ.

Le prix est aussi le principal frein : 41 % ne voient pas d’intérêt économique à changer, malgré des écarts de tarifs entre assureurs. LeLynx.fr avance une « économie potentielle maximale de 438 euros pour 94 % de l’échantillon » parmi les comparaisons réalisées sur son site entre le 30 janvier et le 25 février 2025. Autres obstacles : la crainte d’une protection moindre (36 %) et, pour 20 % des répondants, la perception d’une complexité administrative. Chez les moins de 25 ans, le manque de temps (50 %), la peur de perdre en protection (42 %) et la lourdeur des démarches (37 %) sont davantage cités.

Si 85 % jugent facile de changer d’assureur, l’intention se traduit peu en actes. Dans un contexte de hausse des tarifs d’assurance auto (+5 % en 2025), l’étude souligne l’écart entre la facilité perçue, la réglementation favorable et les pratiques réelles des assurés.

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