À la veille de la Journée internationale des aidants, une étude BVA Opinion pour l’Alliance Professionnelle Retraite Agirc-Arrco montre que gérer un salarié aidant renforce la confiance managériale, la cohésion des équipes et la qualité du collectif.
Réalisée en juin 2025 auprès de 300 managers en France (150 ayant déjà encadré un collaborateur aidant, 150 non), l’étude BVA Opinion pour l’Alliance Professionnelle Retraite Agirc-Arrco met en évidence des effets largement positifs du management de l’aidance. Les résultats ont été dévoilés lors de la 9e édition du Colloque et Prix Entreprise & Salariés Aidants délivré par Audiens, à la veille du 6 octobre, Journée internationale des aidants.
Les managers ayant accompagné un aidant s’auto-évaluent à 8/10 contre 7,2/10 pour les autres. Les témoignages recueillis traduisent un véritable sentiment d’accomplissement. « Je sais désormais que je peux absorber un choc humain sans perdre le cap », se confie l’un d’entre eux. L’expérience fait aussi office d’épreuve décisive : « C’était mon crash-test de leadership. Après ça, je me sens plus légitime », avoue un autre.
L’accompagnement agit également comme une école accélérée : parmi les managers ayant encadré un collaborateur aidant, 78 % estiment avoir amélioré leur écoute (contre 60 % des autres), 69 % jugent meilleure leur réactivité face à l’imprévu (62 % chez les autres) et 66 % se disent plus capables d’anticiper (58 % chez les autres).
Par ailleurs, chez les managers ayant encadré un collaborateur aidant, l’expérience tend à révéler ou à consolider des soft skills, ce qui accroît leur valeur perçue sur le marché pour 61 % d’entre eux. Ils citent notamment la résilience face à des situations complexes (78 %), l’aptitude à conseiller et à mentorer d’autres managers (69 %), ainsi que la capacité à mettre en œuvre des techniques efficaces de gestion de leur propre stress (68 %).
L’impact dépasse le duo manager-aidant : 76 % constatent davantage de cohésion et d’entraide, 65 % des innovations de méthodes, 64 % une attractivité renforcée, parfois une meilleure satisfaction client (60 %). Ce qui pouvait sembler une fragilité individuelle est en fait un révélateur de dynamique collective. Le groupe apprend à relativiser l’urgence, à répartir les responsabilités et à donner corps à la notion d’équipe.
Trois quarts des managers estiment que leurs actions réduisent le stress (75 %), améliorent l’équilibre de vie (75 %) et renforcent l’intégration (74 %) du salarié aidant, contribuant à un meilleur climat social dans l’organisation. « Le fait qu’il se sente soutenu a envoyé un message à tous : on peut parler de ce qui se passe ici », témoigne un manager.
Un tiers seulement des managers dispose de dispositifs formalisés (charte, guides, ateliers). Parmi ceux qui en bénéficient, 94 % les jugent utiles. À défaut, sont évoqués des coûts émotionnels, des difficultés d’organisation et un manque de soutien hiérarchique. La formalisation RH, la communication et des ressources adaptées démultiplient les effets.
Enfin, les trois quarts des répondants, et 83 % de ceux ayant encadré un aidant, considèrent que cette capacité sera clé demain. Ainsi, le Prix Entreprise & Salariés Aidants, créé en 2016 par Audiens avec les membres de l’Alliance Professionnelle Retraite Agirc-Arrco et ses partenaires, entend distinguer, chaque année, des initiatives en soutien aux aidants.

